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Interview

Rea : Ducati a mis "beaucoup de pression" sur les constructeurs

Le pilote Kawasaki a quelque peu repris espoir après la manche des Pays-Bas, mais continue d’être décontenancé par la tournure que prend le championnat Superbike en raison de la domination d’Álvaro Bautista et de Ducati.

Jonathan Rea, Kawasaki Racing

Jonathan Rea, Kawasaki Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Depuis l’arrivée d’Álvaro Bautista et l’entrée en piste de la Ducati Aruba.IT V4 R, cette année, la donne a complètement changé en Superbike. Si le championnat était avant largement dominé par Jonathan Rea, il est désormais écrasé par l’Espagnol, qui n’a pour le moment pas été inquiété une seule fois par ses concurrents. Le Nord-Irlandais, quadruple Champion du monde en titre, se retrouve dans une situation délicate, et ne voit pas d’un très bon œil la trajectoire dérivée du MotoGP que l’équipe italienne a prise pour rendre sa moto si compétitive.

Une mauvaise dynamique

"Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de positif dans la dynamique du championnat actuellement", a déclaré Rea dans un entretien exclusif avec Motorsport.com. "Même durant mes quatre années en tant que Champion, je n’ai jamais dominé une course. Ce que je veux dire, c’est que je pense que j’ai gagné une course avec plus de dix secondes d’avance, au Lausitzring, [en 2016], mais en temps normal je me battais avec mon coéquipier, Tom [Sykes], ou avec Chaz Davies. La dynamique est complètement différente à présent, Álvaro n’a eu aucune concurrence jusqu’à maintenant. Je suis juste parvenu à me mettre devant lui durant quelques instants, mais il a été en mesure de réagir immédiatement. C’est donc une situation très différente de lorsque j’étais devant."

La stratégie de Ducati cette saison a été de créer une moto – dérivée de la série – inspirée par la technologie du MotoGP, ce qui, le pilote Kawasaki le reconnaît, représente "un travail incroyable." Déjà dans cette catégorie, le constructeur italien n’a cessé d’innover et d’être un précurseur en beaucoup de choses du point de vue technique, ce qui lui a valu à plusieurs reprises des mécontentements de la part des autres constructeurs. Mais force est de constater qu’ils ont été obligés de suivre ses traces pour rester compétitif, en témoigne le déflecteur que tous ont fini par installer.

"Pour la dynamique du Superbike, c’est assez différent, car cela a soudainement mis beaucoup de pression sur les autres constructeurs afin de créer de véritables offres d’homologation, et je ne sais pas si l’esprit du Superbike est prêt pour cela", a poursuivi le Nord-Irlandais. "Il semble que si vous souhaitez remporter le championnat désormais, c’est ce que vous devez faire, car ils ont mis le paquet et récoltent les fruits de cet investissement." 

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Si le Superbike doit emprunter un virage radical pour se rapprocher du MotoGP, les difficultés pourraient commencer pour Kawasaki qui, à la différence de Ducati, Honda et Yamaha, n’y dispose plus d’équipe depuis dix ans. Mais cela n’inquiète pas Rea : "Ils étaient la plus petite usine en MotoGP il y a quelques années, et produisent encore une excellente moto. Les ingénieurs de course qui y étaient à cette époque sont toujours engagés au sein de la famille Kawasaki, même s’ils sont à des rôles différents. Ils ont l’expérience et savent comment mettre au point une moto gagnante, peu importe les réglementations et les spécifications."

Le pilote de 32 ans s’interroge en revanche bien plus sur la réaction de Kawasaki, dont il reconnaît ne pas comprendre "les plans internes", mais surtout sur la décision "la plus importante" qui concerne le point de vue économique. "Est-ce que cela a du sens de commencer à fabriquer des motos à 45'000 euros ?" interroge-t-il. "Mais cela n’a rien à voir avec moi. Je veux évidemment la meilleure moto, mais c’est plus compliqué que cela pour eux."

Inverser la tendance

La façon avec laquelle Bautista écrase littéralement le Superbike pourrait donner des idées à d’autres pilotes évincés du MotoGP, mais pour Rea, cette alchimie n’est pas si simple à trouver : "Nous avons eu quelques pilotes MotoGP incroyables et ils n’ont pas fait une telle différence, des champions comme [Stefan] Bradl, Nicky Hayden, [Karel] Abraham, [Hiroshi] Aoyama. Cela dépend vraiment de la situation dans laquelle ils arrivent. Álvaro est dans la situation parfaite. S’il était arrivé dans l’équipe Honda, ou une autre, aurait-il fait le même résultat ? Non."

"Je ne sais pas si cela changera les choses et si nous verrons plus de pilotes MotoGP arriver, mais cela ne donne certainement pas une bonne image de la dernière saison de Superbike, car il gagne facilement", a-t-il déploré. "C’est difficile à accepter en tant que pilote. Au cours de ma carrière, je n’ai jamais roulé avec de telles machines, qui ont un avantage de vitesse comme cela. Mais c’est la situation, et je pense que cela nous met la pression pour réagir." 

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Cette situation est pour le moins déconcertante pour le pilote Kawasaki, largement dominateur ces quatre dernières saisons, qui reconnaît ne "jamais avoir été dans cette position", avec désormais 53 points de retard sur son rival au classement général : "J’essaye de ne commettre aucune erreur, mais cet écart de cinq points entre le premier et le deuxième, ajouté désormais à une troisième course, a vraiment créé un boulevard au championnat. Vous ne pouvez pas, à chaque course, perdre cinq points sur un gars comme Bautista, qui est juste un robot de régularité."

Néanmoins, s’il avait fait une croix sur l’idée de gagner il y a encore quelques manches, la dernière étape, aux Pays-Bas, lui a permis de reprendre espoir. Après avoir terminé à généralement dix ou 15 secondes de Bautista, cette fois l’écart entre les deux hommes ne s’est élevé qu’à trois et cinq secondes. Même si le tracé d’Assen était moins favorable à la Ducati, tout est bon pour cultiver sa motivation. "Nous devons recréer ce sentiment où l’on se sent presque invincible. C’est vraiment dur à avoir, mais lorsque vous l’avez, c’est comme si vous ne pouviez rien faire de mauvais", a-t-il déclaré.

Jonathan Rea entrera en piste dès ce vendredi, pour la cinquième manche de la saison, à Imola, une piste qu’il "adore vraiment" et qui avait marqué un tournant dans sa saison l’an dernier. Il y avait en effet réalisé son premier doublé de l’année, ce qui pourrait être de bon augure pour ce week-end. "Nous avons testé à Brno avant de venir ici, et nous avons trouvé une bonne base pour la moto", a-t-il expliqué.

"L’idée est donc de commencer le week-end avec cette base, d’être aussi compétitifs que possible et d’essayer de nous concentrer pour réduire l’écart qui nous sépare de Bautista. […] Nous devons prendre cette course comme un objectif dans le championnat, où nous pouvons essayer de renverser la tendance. Nous allons nous concentrer pour faire un bon vendredi et viser la victoire."

Propos recueillis par Lewis Duncan

 

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