WSS - Krummenacher vainqueur d'une course à rebondissements

Référence de la discipline, le Turc s'élançait de la pole position après avoir remporté la première Superpole organisée dans le cadre de la nouvelle organisation du championnat. Déjà dominateur des essais libres - malgré son absence en EL2 pour cause de problème technique - Sofuoglu s'est imposé dans ce nouvel exercice, copié du WSBK, avec suffisamment d'avance (une demi-seconde) pour faire office de favori.

Pourtant, Sofuoglu a eu la vie dure dès l'extinction des feux. Le premier tour, survolté, l'a d'emblée confronté à quatre pilotes : PJ Jacobsen, son dauphin au championnat 2015 ; Jules Cluzel, son grand rival, absent de la fin de saison sur blessure ; Federico Caricasulo, champion italien de la discipline en 2014 ; et Randy Krummenacher, nouveau-venu et coéquipier de Sofuoglu.

Très vite, d'autres prétendants sont venus se mêler à ce groupe : Alex Baldolini, Lorenzo Zanetti, puis Gino Rea et Christian Gamarino sont revenus au contact, de même qu'Anthony West. Malgré un dépassement sous drapeau jaune et l'obligation de céder deux places en conséquence, l'Australien - qui disposait ici d'une wild-card - a largement contribué à animer les avant-postes, en prenant à plusieurs reprises la place de leader.

Jules Cluzel n'était pas en reste et c'est d'ailleurs lui qui occupait la tête lorsqu'un problème d'embrayage l'a poussé hors-piste, à la mi-course. Vainqueur ici-même l'an dernier, le Français a connu un week-end pour le moins compliqué alors qu'il faisait son retour à la compétition après sa blessure de septembre. Il a connu deux chutes au virage n°11, en EL2 puis en Superpole, avant de ce coup d'arrêt. Quelques instants plus tard, c'est son coéquipier Lorenzo Zanetti qui chutait, après un contact avec Federico Caricasulo.

Sofuoglu piégé par son pneu

Pendant ce temps, Kenan Sofuoglu s'était emparé de la tête de la course et avait peu à peu commencé à faire le trou sur ses poursuivants. Leader de chacune des séances auxquelles il a participé ce week-end, il semblait alors avoir trouvé la voie royale vers la victoire, les quelques gouttes de pluie apparues à sept tours de l'arrivée ne l'ayant aucunement gêné.

Derrière Sofuoglu, le groupe emmené par Krummenacher, semblait promis à se battre pour la deuxième place. Mais c'était sans compter sur l'abandon du Turc, qui a soudain fini sa course dans le gravier à Siberia. "Je pense que j'avais pris le mauvais pneu", a-t-il expliqué, indemne. "C'est le même choix que celui que celui qui m'a permis de signer la pole position puis d'afficher un rythme rapide au warm-up. La moto avait peu de grip et elle vibrait, puis le pneu a explosé, au milieu du virage."

Il ne restait plus alors à Randy Krummenacher qu'à digérer sa surprise et conforter sa place de leader sur les trois tours restants, afin d'aller chercher sa première victoire dans la discipline. "Je ne m'attendais pas à ce que Kenan tombe et je suis vraiment désolé pour lui", a déclaré le Suisse.

"C'était une course très particulière, car les conditions étaient différentes de celles que l'on a eues auparavant, en essais et en tests", a-t-il expliqué par ailleurs. "Au début, c'était assez chaud, parce que le groupe était fourni et je crois que tout le monde a essayé de nous passer. Ils cherchaient tous les Kawasaki. Ça a rendu les choses très difficiles, mais quand il s'est mis à pleuvoir, ils ont tous eu plus peur que moi et je me suis un peu détaché du groupe. C'est génial de gagner, c'est incroyable !"

Caricasulo et West récompensés

La fin de course devait encore décider qui de West ou de Caricasulo monterait sur la deuxième marche du podium, et c'est à l'Italien qu'est revenu l'avantage, pour 14 petits millièmes. Jacobsen, Baldolini, Rea et Gamarino se sont quant à eux départagés pour le gain de la quatrième place, revenue au dernier cité.

Parmi les déçus du week-end, on retrouve Kyle Ryde, jeune protégé de Jonathan Rea, qui s'élançait en neuvième position mais termine hors des points. Également bien qualifié, Kevin Wahr n'a pas été autorisé à prendre le départ, suite à une chute.

Quant à Jules Cluzel, il a fini par rallier l'arrivée au dix-septième rang, d'autant plus frustré que ses chronos en fin de course avaient retrouvé le niveau des leaders.

Tous pourront tenter de se refaire à Buriram, dans deux semaines.

WSS - Course de Phillip Island