Steiner : "Pas d'avantage" à accueillir une 11e équipe en F1

Il y a deux semaines, la FIA a officiellement lancé le processus d'appel à candidatures pour attirer d'éventuelles nouvelles équipes de F1, l'alliance Andretti/General Motors étant le projet le plus en vue à cet égard.

Mais la F1 elle-même et certaines des écuries existantes ont exprimé des inquiétudes quant à l'impact de la venue potentielle d'une 11e structure, car cela réduirait leurs parts dans les primes. Ainsi, sauf si une nouvelle équipe arrive sur la grille avec le soutien d'un grand constructeur, les inconvénients de l'élargissement de la grille l'emporteraient selon elles sur ses avantages.

Au cours d'un entretien accordé à Sky Sports F1 à l'usine Haas, le directeur de l'équipe américaine, Günther Steiner, a fait remarquer qu'"il y a cinq ans, vous pouviez avoir des équipes pour rien", mais que désormais, le championnat étant plus stable, il fallait être prudent quant à une éventuelle expansion.

"Les 10 équipes qui sont là, elles sont toutes stables financièrement, elles sont toutes bien en place", a déclaré Steiner. "Le contexte est très favorable en ce moment, personne n'est en difficulté. Si vous ajoutez une 11e équipe et qu'il y a une petite baisse économique ou autre, tout à coup, les gens auront peut-être du mal à survivre."

"Alors pourquoi prendre ce risque s'il n'y a pas d'avantage ? Parce qu'une 11e équipe, quel avantage apporte-t-elle ? Ce n'est pas à moi de décider, c'est à la FOM de décider, à la FOM et à la FIA, parce qu'ils gèrent l'aspect commercial de la F1. Pour le moment, il n'y a aucun avantage à ce qu'une 11e équipe vienne pour les autres équipes. Il y a juste un risque, aucun avantage."

Michael Andretti

Toute nouvelle équipe devrait verser 200 millions de dollars dans un fonds de dilution qui serait ensuite réparti à part égale entre les dix équipes existantes, comme le prévoit les actuels Accords Concorde, et ce afin de compenser la perte de revenus. Mais de nombreuses personnalités de la F1, dont Steiner, ont déjà suggéré que ce chiffre devrait être revu à la hausse lorsque les prochains accords entreront en vigueur pour la saison 2026. Un montant équivalant au triple de la somme actuelle a été évoqué.

Le scepticisme de nombreux acteurs de la discipline reine n'a pas été bien accueilli par Michael Andretti, qui est le fer de lance de la candidature Andretti-Cadillac. Il a déclaré le mois dernier que la "cupidité" était à l'origine de la résistance à laquelle il était confronté et que les équipes "se regardent le nombril et ne se soucient pas de ce qui est le mieux pour la croissance globale du championnat".

Alors que la FIA supervise le processus pour l'arrivée de potentielles nouvelles équipes, elle a indiqué que le soutien de la F1, en tant que détenteur des droits commerciaux, et des acteurs actuels de la grille était également nécessaire. Les candidats ont en tout cas jusqu'au 30 avril pour manifester leur intérêt auprès de la FIA, qui décidera d'ici le 30 juin si un candidat est jugé apte à rejoindre le plateau pour la saison 2025 au plus tôt.