Moteurs - Des critiques engendrées par des intérêts divergents
Les motorisations V6 Turbo hybrides n'ont évidemment pas fait que des heureux en F1.
Photo de: XPB Images
Tombant progressivement en désamour avec la discipline du fait du recul des performances notable au fil des années, les pilotes ont été les premiers à manifester leurs doutes au sujet d'une donne technique allongeant les chronos des F1 de grandes poignées de secondes et réduisant sensiblement le défi représenté par le pilotage.
Les pilotes, auparavant considérés comme des athlètes de premier plan affûtés physiquement et mentalement, et capables de faire la différence grâce à leur seule maîtrise ou aptitude à gérer les différents paramètres d'usure de consommation, retombent ainsi plus proches du commun des mortels dans l'esprit collectif public.
Ils sont maintenant plus souvent associés à des hommes devant jongler avec des commandes au volant et appliquer des stratégies d'armées d'ingénieurs décrypteurs de données télémétriques qu'à de fiers battants, prenant des risques en piste et méritant des salaires astronomiques.
Entre sport et industrie
Et même si Bernie Ecclestone ou Luca di Montezemolo eux-mêmes étaient de grands opposants aux unités de puissance contemporaines (dont ils sont conscients qu'elles affectent la perception du sport), l'arrivée de cette nouvelle technologie également moins bruyante et spectaculaire a été dictée par les motoristes, qui souhaitaient impérativement voir une possibilité commerciale de pont-levis entre le R&D piste et l'application routière dans les produits de tous les jours.
Les équipes, elles aussi, ont bien tenté de résister, préoccupées il est vrai par les répercussions en termes de coût de ces nouvelles technologies : avec des investissement quantifiés à des centaines de millions d'euros, les motoristes ont allègrement augmenté la facture des moteurs ces deux dernières années, mettant immédiatement certaines structures indépendantes comme Force India, Sauber, Lotus ou Manor dans des positions très délicates. Il faut dire que lorsque le prix annuel d'un bloc passe de 20 à 25 millions de dollars à près de 35-40, la différence est critique pour un team de milieu de plateau disposant d'un budget avoisinant les 120 millions…
Pourtant, chez Mercedes, le board s'accorde à appuyer la pertinence du choix technique fait par le sport : les V6 hybrides sont essentiels pour la présence de la marque allemande en F1, du fait du possible transfert de technologie...
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