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De Vries à Barcelone, une séance qui peut changer sa carrière

Champion de Formule 2 en 2019 et tenant du titre en Formule E, l'avenir de Nyck de Vries en sports mécaniques est assuré. Son expérience en Endurance et ses tests impressionnants en IndyCar lui permettent de rêver de différentes catégories, mais sa participation aux Essais Libres 1 à Barcelone, avec Williams, pourrait lui offrir bien plus...

Nyck de Vries, Mercedes-Benz EQ

Photo de: Simon Galloway / Motorsport Images

Aussi surprenant que cela puisse paraître, les Essais Libres 1 du Grand Prix d'Espagne seront la première expérience de Nyck de Vries dans une séance officielle, durant un week-end de course de Formule 1. Alors qu'il semblait être aux portes de la F1 depuis des années, et qu'il assistait fréquemment aux courses en tant que réserviste désigné de Mercedes, il prendra finalement le volant de la Williams durant la première séance ce vendredi, en remplacement d'Alex Albon. Une expérience qui s'est faite attendre.

Pour ceux qui connaissent moins bien la carrière du Néerlandais, en particulier ceux qui sont plus réticents à l'idée de s'éloigner de la F1, De Vries est le Champion du monde en titre de Formule E. Il est également le vainqueur le plus récent de ce championnat entièrement électrique, après avoir offert un cours magistral d'opportunisme et de gestion de course à Berlin, le week-end dernier. Depuis la troisième place sur la grille de départ, il a envoyé sa Mercedes Silver Arrow 02 à l'intérieur d'Edoardo Mortara, le poleman, dans le premier virage, et a conservé les commandes en prenant la tête de la course. À partir de là, il a tout contrôlé à la perfection. Comme un capitaine de navire sur des eaux calmes, c'était un modèle de sérénité, gardant la température de sa batterie, de ses pneus et ses niveaux d'énergie sous contrôle, tout en restant rapide et constant.

C'est le genre de pilote que De Vries est devenu avec la maturité, bien qu'il ait encore une tendance à l'agressivité dans les combats rapprochés. Mais il reste un pilote sur lequel la Formule 1 n'a pas jeté son dévolu, de manière assez injuste. Ancien jeune pilote de McLaren, il a remporté le titre de Formule Renault 2.0 en 2014 avant d'être promu en Formule Renault 3.5 (un grand saut en termes de puissance et de rythme). Avant cela, il était considéré comme un grand espoir de McLaren pour l'avenir, et s'est même tourné vers le doublage dans la très mémorable série de l'équipe Tooned en 2012.

"C'était amusant à faire !", sourit de Vries. "Je ne l'oublierai jamais. Je suis allé au studio à Londres avec Ron [Dennis] et j'avais quoi, 16 ou 17 ans ? Et donc nous avons fait ça et j'étais en costume, comme je l'étais toujours à l'époque. Lorsque je devais faire la voix off pour les vidéos dans lesquelles je jouais, il fallait évidemment créer des émotions. Et j'ai dû courir, sauter et me mettre devant un micro pour créer des émotions, tout en étant en costume et âgé de 16 ans, et en ayant un homme très important qui me regardait et qui contrôlait en partie ma carrière ! Alors oui, c'était une expérience amusante."

De Vries compte deux victoires en Formule E en 2022.

De Vries compte deux victoires en Formule E en 2022.

Pour une première participation au championnat 3.5 en 2015, une troisième place au classement général était très correcte, mais les débats avaient été largement dominés par Oliver Rowland et Matthieu Vaxiviere, alors que De Vries n'avait remporté qu'une seule victoire, lors du meeting final à Jerez. Le Néerlandais a ensuite été placé dans un baquet en GP3 avec ART mais n'a pas pu rejoindre ses coéquipiers Charles Leclerc et Alex Albon dans la lutte pour le titre.

De Vries, qui avait été présenté comme la prochaine vedette de McLaren, a peut-être vu sa réputation entachée après cette saison. Ainsi, intégrer la Formule 2 au sein de la modeste équipe Rapax était l'endroit idéal pour reconstruire son image, et une bonne première partie de saison en 2017 (avant d'échanger sa place avec Louis Delétraz, chez Racing Engineering, en milieu d'année) l'a envoyé chez Prema pour 2018.

Appelée alors "Pertamina Prema Theodore Racing" en raison des roupies indonésiennes apportées à l'équipe par le vétéran de la F2 Sean Gelael, l'équipe italienne était sur le point de remporter deux titres consécutifs, après le sacre de Leclerc en 2017. De Vries avait beaucoup de pression sur ses épaules, exacerbée par une grille débordante de qualité.

Cette année-là, le triumvirat composé de George Russell, Lando Norris et Alex Albon a connu des hauts et des bas. De Vries était constamment parmi eux, mais Prema a légèrement perdu de son avance avec la nouvelle voiture de 2018. ART, DAMS et Carlin avaient simplement mieux compris les exigences de la F2 cette saison-là et, à cette époque, McLaren avait misé sur le cheval Norris.

De Vries, protégé de Ron Dennis, est resté dans le giron jusqu'au premier semestre de 2019. Choisissant de rester en F2 alors que Norris passait en F1 avec McLaren, il a filé vers le titre avec ART, battant largement son principal rival Nicholas Latifi. Mais le Canadien a été transféré en F1 chez Williams, alors en difficulté financière et ayant désespérément besoin du soutien considérable du vice-champion de F2.

Bien qu'il ait fait tout ce qui était en son pouvoir pour essayer de graisser les rouages d'un passage en F1, De Vries n'a pas pu trouver d'opportunité pour monter en grade. Néanmoins, bien que la situation fut difficile à avaler, il explique que sa saison 2019 a été l'un de ses moments les plus précieux en course, et admet qu'il aurait souhaité davantage savourer l'expérience. "Je vais passer pour un vieux", confie-t-il à Motorsport.com. "En 2019, j'ai réalisé une excellente saison avec ART, et c'était probablement l'une de mes saisons les plus agréables à ce jour. Non seulement je concrétisais et je gagnais, mais aussi avec cette équipe et l'ambiance... La course était centrale, et c'était pour cela que nous vivions. Et c'était tout ce qui comptait. Et il n'y avait pas tant de choses autour de la course, si vous préférez."

Avec ART, Nyck de Vries dominait outrageusement la F2 pour sa troisième saison dans la catégorie.

Avec ART, Nyck de Vries dominait outrageusement la F2 pour sa troisième saison dans la catégorie.

"Avec du recul, j'aurais aimé profiter un peu plus de ce moment. Pas seulement parce que je pense que je l'ai fait après 19 ans, mais aussi parce que j'étais jeune. En fait, je vis toujours dans le présent et je pense à l'avenir. Et c'est un peu humain dans un monde si compétitif. Mais quand je prends soudainement du recul, et que je pense à ce que j'ai vécu et à ce que j'ai pu faire, j'aimerais parfois profiter un peu plus du moment présent. On est toujours là pour la performance, on veut gagner, et dans notre milieu, tout tourne autour de la victoire. Et c'est aussi ma raison de vivre. Alors parfois, cela se fait au prix de ne pas profiter du moment présent. Mais je ne pense pas nécessairement que ce soit une mauvaise chose."

Sans baquet en F1, son succès dans l'antichambre l'a conduit vers la Formule E avec Mercedes. La saison 2019-20, chamboulée par le Covid, a été l'occasion pour De Vries d'apprendre les ficelles du métier, associé à un autre ancien produit de McLaren, Stoffel Vandoorne, avant que le Néerlandais ne mette fin au suspense en remportant le titre dans une saison 2020-21 très disputée.

Aujourd'hui, alors que Mercedes doit quitter le championnat et que McLaren reprend l'écurie pour 2022-23, De Vries se trouve à un carrefour. En dehors de la Formule E, il a couru en LMP2 et a effectué des essais pour l'équipe Hypercar de Toyota. Il a également fait un test en IndyCar avec Meyer Shank, qui a amené le directeur de l'équipe, Michael Shank, à conclure que De Vries était "très, très bon" puisqu'il était en tête des temps. Le pilote doit donc réfléchir à sa prochaine étape.

"Grâce à la Formule 2, j'ai déjà commencé à me diversifier un peu avec l'Endurance", explique De Vries à propos de sa décision d'explorer des voies différentes. "Je suis très heureux d'avoir choisi de le faire et que Racing Team Nederland m'ait donné cette opportunité. Cela donne juste une perspective un peu plus large, et aussi l'opportunité de découvrir des approches et une discipline légèrement différentes. Et c'est toujours la course à l'état brut, ce que tout pilote de course aime évidemment, et j'ai apprécié l'aspect d'équipe."

"C'est pourquoi j'ai toujours aimé cette combinaison lorsque je faisais de la Formule 2, parce que lorsque je parlais de la joie d'être en Formule 2 et en monoplace, tout est très individuel. Mais ensuite, en Endurance, cette joie vient un peu plus naturellement, parce que... Je ne veux pas paraître négatif, parce que ce n'est pas de la joie, mais l'harmonie de l'équipe est un peu plus présente. On est avec trois pilotes et on travaille ensemble pour réaliser quelque chose. Donc oui, j'étais très heureux d'avoir l'opportunité de commencer à faire ça plus tôt."

"Et maintenant, avec Toyota, j'ai fait des essais depuis le milieu de l'année 2020. La première course était, je crois, Le Mans, où j'étais le pilote de réserve, et j'ai évidemment fait un test avant. Donc j'ai été un certain temps avec eux, en fait, durant quasiment tout mon temps en parallèle avec Mercedes. C'était génial d'avoir cette mixité et d'être capable d'apprendre des deux mondes et de conduire les deux voitures également, toujours sur la piste, sur de vrais circuits."

De Vries a pu toucher à de nombreuses catégories, de la monoplace jusqu'aux LMP2.

De Vries a pu toucher à de nombreuses catégories, de la monoplace jusqu'aux LMP2.

De Vries décrit également la différence de nature à laquelle il a été exposé lors de son essai en IndyCar à Sebring, au cours duquel il a battu Callum Ilott, Stoffel Vandoorne et Jack Aitken pour le meilleur temps.

"Il y a des gars formidables chez Meyer Shank", affirme-t-il. "C'est une forme de compétition très différente aux États-Unis. Je dirais que c'est surtout comparable à la Formule 2, étant donné que tout le monde a la même voiture. Évidemment, il y a différents fabricants de moteurs. Je la comparerais probablement à la Formule 2 dans le sens où le matériel de base est le même. Puis c'est aux équipes de faire la différence et, évidemment, la voiture est un peu plus rapide. Mais aussi du point de vue des sensations, je me suis senti assez vite comme chez moi, j'avoue que c'était très physique. Et puis les Américains, ils aiment le spectacle et ils aiment la course, et c'est très pur, ce qui est rafraîchissant parfois. Mais en même temps, j'aime aussi le professionnalisme, la technicité et le genre d'éléments sophistiqués de la Formule 1, des Hypercars et de la Formule E, car toutes ces disciplines ont leurs propres défis."

À 27 ans, De Vries est un homme qui cherche sa future voie dans la course automobile. Avant que sa présence pour les Essais Libres 1 chez Williams ne soit annoncée, le Néerlandais était à la croisée des chemins : trouver un nouveau baquet en Formule E et le combiner avec des courses d'Endurance, potentiellement avec Toyota si une place se libère ; ou bien se tourner vers les États-Unis et chercher un volant en IndyCar.

Aujourd'hui, il a l'opportunité de se lancer en F1 avec les EL1 à Barcelone. Et, par coïncidence, cela l'oppose directement à Latifi, car l'emprise du natif de Toronto sur son volant semble particulièrement fragile, l'équipe n'ayant plus besoin de faire appel à sa fortune considérable pour rester à flot. De Vries, bien sûr, était l'un des principaux prétendants au volant laissé vacant par Russell, mais l'écurie a jeté son dévolu sur le revenant Albon, Williams appréciant la plus grande expérience du pilote anglo-thaïlandais au plus haut niveau.

Que va donc obtenir Williams en plaçant De Vries dans la FW44 ? Derrière le volant, il apporte avant tout du rythme, associé à une approche réfléchie qui a été affinée en Formule E, où la gestion est un point clé. Il ne s'agira pas de ses premiers tours dans une F1 (il a effectué des tests de jeunes pilotes pour Mercedes à Abu Dhabi), mais la nouvelle règlementation de 2022 nécessitera un peu de familiarisation pendant les premières minutes de la séance. En dehors de la voiture, Williams travaillera avec quelqu'un qui est incroyablement articulé et techniquement astucieux, et qui donnera un bon retour aux ingénieurs.

De Vries au volant de la Mercedes en fin d'année dernière.

De Vries au volant de la Mercedes en fin d'année dernière.

"La F1 est un rêve pour tous les jeunes pilotes ; je répète souvent cette phrase, mais je mentirais si je disais que ce n'est pas le cas. Tout le monde partage ce rêve et cet objectif, c'est l'apogée de notre sport. La F1 en tant que championnat a extrêmement bien marché, elle a vraiment décollé grâce, je pense, à trois éléments principaux, qui sont Netflix, les réseaux sociaux et le plafonnement des coûts. Les équipes deviennent des franchises rentables maintenant, et le monde entier les regarde. Ils sont évidemment en train d'explorer le globe, le marché américain. Je mentirais si je disais que ce n'est pas un rêve. Mais en même temps, je suis réaliste, et je ne suis pas sûr que ce soit réaliste ou non. Il est encore très tôt. C'est donc peut-être un rêve ; rationnellement et de manière réaliste, je pense que la Formule E, le WEC ou l'IndyCar sont des options plus contrôlables."

Ce que De Vries peut contrôler, c'est la façon dont il peut taper dans l'œil des responsables de Williams lors de sa séance. S'il l'aborde avec son attitude typiquement concentrée, qu'il fournit tout ce qu'on attend de lui et que le directeur de l'équipe, Jost Capito, ne tarit pas d'éloges sur ses capacités, le patron de Mercedes, Toto Wolff, recevra sans doute plus d'appels d'autres équipes lui demandant sa disponibilité pour les séances futures.

De Vries a une grande opportunité devant lui (et personne ne le sait mieux que lui), mais en tant que professionnel accompli, il sera capable de faire oublier ces voix une fois qu'il sera sanglé dans la voiture ce vendredi. Et, pour la patience dont il a fait preuve au cours des dernières saisons, c'est une opportunité qu'il mérite.

Après des années passées à attendre sa chance, De Vries prendra enfin le volant dans un week-end de Grand Prix.

Après des années passées à attendre sa chance, De Vries prendra enfin le volant dans un week-end de Grand Prix.

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