C'était un 21 octobre : la vengeance de Senna, le dégoût de Prost
Le 21 octobre 1990, la lutte pour le titre mondial entre Ayrton Senna et Alain Prost s'achève dans un nuage de poussière au premier virage du Grand Prix du Japon. Le Brésilien est sacré pour la deuxième fois après un accrochage provoqué volontairement en guise de vengeance, à la fois contre le Français et contre les instances. Retour en images sur cet épisode fort de l'Histoire de la F1.
Photo de: Jean-Francois Galeron
Rétro : Dans l'Histoire des sports méca
Sur deux ou quatre roues, replongez-vous dans l'Histoire des sports mécaniques, celle qui a écrit la légende des hommes et des machines durant des décennies.
Pour la troisième année consécutive, le titre mondial va se jouer entre Ayrton Senna et Alain Prost et peut se décider à Suzuka. Et ce sera le cas. Après l'épisode viril mais correct de 1988 et le dénouement rocambolesque de 1989, le Championnat du monde 1990 se conclut cette fois sur un accrochage vengeur dès le premier virage. Le Brésilien, excédé par le traitement qui lui avait été réservé la saison précédente (où il a été disqualifié pour avoir coupé la chicane après l'accrochage avec le Français, offrant la couronne à son équipier et rival), outré par le fait que la pole position soit restée du côté sale du tracé pour cette édition 1990, allait lui-même mettre fin au duel, en harponnant la Ferrari de Prost, mieux partie et qui virait en tête au premier virage.
Au sortir de la course, et malgré un Senna mal à l'aise jusque dans son langage corporel – comme le remarqueront beaucoup d'observateurs, dont Ron Dennis, directeur de McLaren –, le titre sera validé, célébré et, mis en accusation par Jackie Stewart dans une interview désormais célèbre, le Brésilien lancera son fameux : "If you no longer go for a gap that exists, you are no longer a racing driver" ("si vous ne vous engagez pas dans une ouverture qui existe, vous n'êtes plus un pilote de course"). Un an après, avec un sens de la formule moins aiguisé, il reconnaîtra avoir agi volontairement.
Quant à Prost, il fera part de sa colère froide. "Ma première réaction, c'est plutôt une réaction de dégoût parce que je pense qu'il y avait vraiment une manière différente de perdre le championnat. Je voulais bien le perdre sur la piste, d'une manière sportive et surtout pas de cette manière-là. [...] Je ne pensais pas du tout qu'il le fasse de cette manière-là. Il l'aurait fait ailleurs, il y avait éventuellement 1% de doute. Là, il n'y a même pas 1%, je trouve que c'est odieux. [...] L'envie de lui mettre mon poing dans la figure m'a traversé l'esprit, mais je crois que j'ai même pas eu l'envie car il me dégoûte profondément", lancera-t-il, avant de se terrer dans le mutisme et d'éviter au maximum les médias, au point de ne pas participer avec d'autres Champions du monde aux célébrations du 500e GP de l'Histoire de la F1.
Presque pour l'anecdote, la victoire finale est revenue à Nelson Piquet, emmenant un doublé Benetton devant Robert Moreno. Privé d'une belle lutte, le public japonais a tout de même pu célébrer le tout premier podium d'un de ses représentants, avec la troisième place d'Aguri Suzuki.
Photos - Le Grand Prix du Japon 1990 de F1
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