Départ neutralisé - Des pilotes frustrés et un Vettel accusateur envers Pirelli
La voiture de sécurité ayant neutralisé le départ arrêté du Grand Prix de Grande-Bretagne aura laissé un bon nombre de personnes sur leur faim, et pas seulement derrière les écrans de télévision.
Photo de: XPB Images
La situation ubuesque des premiers tours du GP de Grande-Bretagne a de quoi faire parler : équipées des gommes pluie proposées par Pirelli, les monoplaces ont passé sept tours derrière le Pace Car avant d’être libérées pour la course…qu’une bonne moitié du plateau a attaqué en passant par les stands pour chausser les pneus intermédiaires, tant les conditions d’adhérence en piste avaient évolué.
On ne vit ainsi les pilotes rouler en gommes "pluie" que pendant un très bref instant au niveau du quatuor de tête, avant que la course ne se déroule par des conditions mixtes et évolutives, offrant un beau GP avec les pneus intermédiaires puis slicks.
Des racers qui veulent en découdre
Les pilotes furent les premiers à juger durement ce choix de la Direction de Course ; les conversations radio entre cockpits et murets des stands ont témoigné d’une certaine impatience de la part de certains pilotes comme Lewis Hamilton et Max Verstappen, qui souhaitaient voir la course lancée après seulement une paire de boucles.
"Au niveau de la droite principale, il y avait beaucoup d’eau. Mais sans doute que ça a duré trop longtemps ; j’étais prêt à courir après un ou deux tours", juge le jeune hollandais, classé second hier après la pénalité reçue par Rosberg.
Le vainqueur du jour, Lewis Hamilton, se serait carrément passé d’un départ sous le contrôle du SC.
"On aurait pu prendre un départ normal. Il y avait quelques flaques et ça aurait été délicat, mais on a besoin de cela en sport mécanique", juge le Triple Champion du Monde, toujours à l’aise dans des conditions humides. "Nous sommes restés sous ce régime trop longtemps : il fallait déjà passer les intermédiaires au moment de nous libérer! On avait plus d’eau sur la surface en 2008 et le Grand Prix avait débuté de manière normale".
Moins de liberté stratégique
Son compatriote Jenson Button se montre plus mesuré sur les premiers tours mais concède que la période de neutralisation de sept tours n’était pas justifiée.
"Il était clair qu’il fallait partir sous voiture de sécurité" juge le pilote McLaren. "Mais nous sommes restés trop longtemps derrière elle et elle aurait dû rentrer un ou deux tours plus tôt".
Pour un pilote qui dispose habituellement d’un bon feeling sur piste mouillée et sachant calculer les fenêtres pour s’arrêter au bon moment, les options stratégiques ont été très limitées par une telle direction. D'autres pilotes vus en délicatesses en début de course, comme Nico Rosberg, ont certainement été sauvés d'une agonie plus sévère.
"L’ennui est que tout le monde stoppe en même temps et ça empêche de se démarquer d’un point de vue stratégique", regrette le #22.
Vettel rejette la cause sur Pirelli
Le seul pilote à viser quelqu’un d’autre que la Direction de Course est notablement Sebastian Vettel, dont la course a été des plus anonymes dans des conditions ne semblant vraiment pas lui convenir.
"Le vrai problème? C’est que personne ne fait confiance aux pneus pour la pluie", jette ainsi le pilote Ferrari, régulièrement conservateur devant les micros cette année. "Nous préférons prendre de gros risques en chaussant les intermédiaires alors qu’il reste de l’eau sur la piste, simplement parce qu’ils sont plus rapides", poursuit-il, rappelant des propos déjà tenus lors du sinistre GP du Japon 2014. "Nous [le GPDA] avons plusieurs fois répété que les pneus pluie sont limite assez bons pour suivre la voiture de sécurité".
Bonne nouvelle pour l’Allemand, les teams se sont décidés à offrir du temps de piste à Pirelli pour réaliser des essais représentatifs de tous les types de gommes en vue de la saison prochaine…
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