Immersion - Comment fonctionne le simulateur Red Bull?
Face à l’interdiction d’effectuer des essais privés en piste comme c’était le cas précédemment, les écuries de Formule 1 se sont tournées vers un nouvel outil de travail : les simulateurs de pilotage.
Photo de: Red Bull Content Pool
Aux commandes d’une monoplace de F1 virtuelle, un pilote peut désormais effectuer des centaines de tours d’à peu près n’importe quel circuit sur la planète.
De quoi s’agit-il? En gros, d’un poste de pilotage fixé à des vérins électromécaniques activés par de puissants ordinateurs, qui combinent les logiciels de simulation de voitures sur la piste et les modèles informatiques des voitures et des circuits. En analysant les déplacements du volant et des pédales, les vérins font bouger tout le poste de pilotage, ce qui simule des accélérations, les freinages et des forces latérales que subit le pilote.
Andrew Damerum, ingénieur chargé du développement des affaires chez Red Bull Racing, nous donne plus d’informations sur le simulateur de l’équipe à Milton Keynes.
“Nous employons un véritable châssis de la RB11 fixé à une plateforme Hexapod qui est celle employée dans la plupart des simulateurs commerciaux. L’Hexapod est le seul élément que nous avons acheté. Tout le reste a été produit par Red Bull Technology, incluant le pédalier, le siège et le volant de la RB11”, nous explique Damerum.
Tout est enregistré, comme sur la vraie voiture
Le pilote, sanglé dans le cockpit, fait face à un écran de projection qui couvre 180 degrés. Entre ses mains, le véritable volant de la Red Bull, directement relié à l’ordinateur qui gère le simulateur. Le tout est bardé de capteurs et d’un dispositif d’acquisition de données qui enregistre tout ce qu’effectue le pilote ainsi que les réactions de la voiture virtuelle.
Le simulateur sert aux jeunes pilotes à apprendre un circuit, aux plus expérimentés à se rafraîchir la mémoire, mais sert essentiellement à valider les réglages des monoplaces pour le Grand Prix à venir.
“Nous modélisons nos voitures, ainsi que les circuits. La modélisation tient compte des véritables caractéristiques mécaniques, dynamiques et aérodynamiques de la RB11”, poursuit Damerum.
“Il est possible de modifier beaucoup plus de choses qu’avec la véritable voiture. On peut facilement, du clavier de l’ordinateur, modifier la pression d’air des pneus ou leur degré d’usure, le niveau de charge aérodynamique, les caractéristiques de l’unité de puissance, la garde au sol, la pluie, simuler le phénomène d’aspiration d’autres voitures, bref, pas mal de choses”.
Les simulateur sert surtout à valider les réglages
Les ingénieurs se servent aussi du simulateur pour comparer certains ajustements. Ils peuvent ainsi constater si la voiture devient plus délicate à piloter si on diminue l’appui aérodynamique et quelle est son influence sur les chronos.
Chez Red Bull Racing, une séance d’essais en simulateur est structurée comme une véritable séance en piste.
“Nous préparons un programme d’essais comme nous le ferions pour un essai en piste. Le pilote commence par effectuer des tours d’échauffement pour se remettre dans l’environnement particulier du simulateur, surtout s’il n’y est pas venu depuis quelques temps”, poursuit notre interlocuteur.
“S’il s’agit de la formation d’un jeune pilote et du peaufinage de son pilotage [comme avec Max Verstappen et Carlos Sainz de Toro Rosso], nous n’effectuons que des sorties de 5 ou 6 tours, puis nous examinons des données enregistrées et l’ingénieur les décortique avec son pilote."
“S’il s’agit de se preparer pour un Grand Prix, nous commençons la journée par des réglages de base bien connus. Une fois le pilote à l'aise et ses temps au tour constants, nous débutons le test. Ceci inclut des changements de réglages effectués en rafale afin que le pilote ressente comment les modifications mécaniques et aérodynamiques altèrent l’équilibre de la voiture. Certains pilotes prefèrent certains réglages précis, et le simulateur représente un outil privilégié pour définir ces ajustements avant même de quitter l’usine”, explique Damerum.
Avec quatre pilotes de F1 et les pilotes junior à gérer, le simulateur de Red Bull tourne presqu’à plein régime.
“Nous avons battu notre record d’utilisation en 2011 quand les quatre pilotes des écuries Red Bull Racing et Toro Rosso ont disputé tous les Grands Prix de la saison sur le simulateur!”, termine-t-il.
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