"Impossible" de faire s’entendre les équipes sur l’avenir de la F1
Le futur technique et financier de la F1 doit se faire sans intervention des équipes car tomber d’accord entre elles est "impossible", selon Christian Horner (Red Bull Racing).
Photo de: Sutton Motorsport Images
Les discussions concernant les changements techniques majeurs qui entreront en vigueur à l’horizon 2021 ainsi que sur les manières de réduire les coûts et la distribution des revenus aux équipes n’a pas fini de diviser les dix équipes impliquées dans la discipline.
Les divergences entre les directeurs d’équipes des trois principaux teams du paddock ont été visibles à l’occasion de la conférence de presse organisée ce vendredi à Melbourne, lors de laquelle Maurizio Arrivabene (Ferrari), Toto Wolff (Mercedes) et Christian Horner (Red Bull) ont confronté leurs points de vue, notamment sur la question du recrutement de l’ingénieur ex-FIA Laurent Mekies par la Scuderia, qui porterait atteinte à un gentlemen's agreement passé entre les équipes sur la manière dont les recrutements peuvent être réalisés de manière "éthique".
Horner estime que la situation particulière de ce recrutement illustre plus globalement le fait que les équipes ne peuvent pas se faire confiance pour atteindre un consensus et il a appelé Liberty Media, le propriétaire de la F1, ainsi que la FIA (direction sportive), à proposer un plan de travail menant vers les futures directions, que les équipes n’auraient "qu’à signer ou pas".
"Mon point de vue est très simple : essayer d’obtenir un consensus entre équipes qui ont des objectifs et des structures variables sera impossible", a-t-il déclaré sans équivoque. "Bien entendu, il y aura beaucoup de positionnement. Les médias seront utilisés", ajoute-t-il, faisant référence aux menaces affichées par certaines équipes d’envisager la mise en place d’un championnat alternatif. "L’Histoire se répète. Cela se produit tous les cinq ou six ans, à chaque fois que vient le moment de renouveler les Accords Concorde. Mon sentiment est que Liberty et la FIA doivent se mettre sur la même page et dire ce qu’ils désirent que soit la Formule 1 ; ce qu’est sa distribution commerciale, quel est le deal et qu’ils l’exposent aux équipes."
Aux instances dirigeantes de la F1 de s'affirmer
Mercedes, Ferrari, Red Bull, Force India, Williams et McLaren ont tous un vote au sein de Groupe Stratégique qui discute les changements de règles et les autres questions relatives à la gestion du sport. Les autres équipes sont ensuite en mesure de prendre part aux discussions relatives aux plans approuvés par la Commission F1, avant que le Conseil Mondial de la FIA ne ratisse lesdites propositions.
Wolff a indiqué qu’il "est clair que la gouvernance actuelle et la manière dont sont établies les règles ne sont pas très fonctionnelles" et que les disputes autour du cas Mekies en amont du Grand Prix d’Australie démontrent que la F1 a besoin de "règles strictes. Il y a trop d’opinions différentes et d’agendas sur la table ; et nous devons régler cela pour 2021 dans l’intérêt du sport", a-t-il ajouté.
Des menaces et suggestions de départ vers un championnat dissident ont été ravivées récemment par la véhémence des propos tenus par Sergio Marchionne, président de Ferrari, qui n’a pas hésité à faire savoir que Ferrari pourrait considérer un départ de la Formule 1 si les nouvelles règles ne respectaient pas "l’ADN" de la F1. Arrivabene s’est refusé à commenter les déclarations de son patron mais a simplement tenu à prier le paddock "de le prendre sérieusement".
Interrogé sur la faisabilité d’un championnat tiers, Wolff a dit qu’il s’agissait selon lui plus "d’une question de responsabilité".
"Des commentaires sont faits, peut-être du côté de M. Marchionne, et c’est aussi parce qu’il s’en soucie, je suppose. Je peux assurer que quoi qu’il soit écrit, nous portons beaucoup de responsabilités. Nous devons fournir notre soutien, et soutenir [le sport] de la meilleure des façons possibles pour qu’il soit superbe, et que nous ne le dévaluions pas", a-t-il averti, faisant sentir entre les lignes que Mercedes n'approuve pas la manière très publique qu'a Ferrari de scier la branche sur laquelle tous sont assis.
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