Essais Libres - Porsche a le dernier mot, la pole dès ce soir ?

B.D., Le Mans - À 16 heures précises, l'ensemble du plateau prend la piste pour un ou deux tours d'installation, à l'exception des Audi, pour lesquelles il faudra patienter un petit quart d'heure. Une ruée en piste très logique, pour ce qui pourrait être - selon les prévisions - l'unique séance disputée sur le sec lors de ces deux journées d'essais. 

Avec les premiers tours interviennent les premières petites erreurs sur une piste encore sale, à l'image de l'Alpine de David Cheng. Pendant ce temps, Toyota et Porsche roulent en 3'25 avant que Loïc Duval ne coupe la ligne en 3'24"852. Au même moment, les premières gouttes de pluie arrivent et piègent quelques pilotes, à l'image d'Inès Taittinger au volant de la Pegasus, mais aussi Benoît Tréluyer, qui frôle la correctionnelle avec un tête-à-queue dans les virages Porsche. 

"J'ai senti que je la perdais un peu, j'ai ralenti au maximum et j'ai laissé aller pour ne pas toucher le mur. C'est de la gestion en panique !", révélera le Français à son retour au stand. 

Alors que la pluie redouble au terme de la première heure, seuls deux concurrents n'ont pas encore enregistré de chrono et le calme envahit la piste. L'averse passe toutefois rapidement et permet de revoir des voitures en piste, avec des pneus pluie ou intermédiaires. Dans ces conditions, les LMP1 affichent un rythme autour des 3'35. 

ByKolles explose après l'averse

Alors que la piste sèche progressivement, peu avant la fin de la deuxième heure, la séance est interrompue par un drapeau rouge : La CLM P1/01 du Team ByKolles s'immobilise dans les Hunaudières avec un impressionnant début d'incendie. Pierre Kaffer s'en extrait rapidement et en détache immédiatement le capot moteur pour limiter les dégâts tant que possible en intervenant à l'extincteur. Il faut quelques minutes pour sécuriser les lieux et permettre à la séance de reprendre, tandis que plusieurs petites averses font leur retour en début de troisième heure. 

La piste continue toutefois de s'améliorer, comme le démontrent les chronos en 3'28 puis 3'26 réalisés par Timo Bernhard et Romain Dumas à bord de la Porsche 919 Hybrid. Mais alors que les temps commençaient à tomber, la pluie fait de nouveau son apparition pour jouer avec les nerfs des équipes. Les conditions d'adhérence précaires ne manquent pas de surprendre Marc Goossens au volant de l'ORECA 03 du Murphy Prototypes. Le Belge perd le contrôle au freinage de la chicane Dunlop et heurte les panneaux en polystyrène, avant de frôler le contact avec une GTE en reprenant la piste. 

Le soleil poursuit sa partie de cache-cache et revient sécher la piste, permettant de chausser à nouveau les pneus slicks en deuxième partie de troisième heure. Porsche et Toyota en profitent pour améliorer quelques chronos, sans pour autant s'approcher de celui établi en début de séance par Lotterer. Une petite alerte affecte la Toyota n°6 au tout début de la dernière heure, mais le proto japonais repart après quelques secondes d'immobilisation en piste. 

La dernière heure pour améliorer

Cette dernière heure est marquée par l'amélioration nette de la piste, grâce à l'absence de pluie. Les chronos s'en ressentent logiquement, avec des références qui tombent, particulièrement dans les catégories LMP2 et LMGTE. Il ne faut pas longtemps pour qu'il en soit de même en LMP1, et c'est Brendon Hartley qui coupe la ligne en 3'24"594 pour redonner le meilleur temps à Porsche. Une référence dont s'empare l'autre Porsche dans la foulée, avec Neel Jani en 3'24"489. 

Les conditions de piste ne cessent de s'améliorer tour après tour en cette fin de séance. La mainmise de Porsche ne dure ainsi que quelques minutes, avant que Lucas di Grassi ne signe le meilleur temps en 3'22"985 pour redonner l'avantage à l'Audi R18. Mais Hartley répond à nouveau en 3'22"550 !

Jani a le dernier mot

Dans le tour qui suit son meilleur chrono, Di Grassi se manque à la première chicane des Hunaudières. Par précaution, le Brésilien rentre au ralenti à son stand, avec possiblement des dégâts éventuels au niveau du fond plat, suite à un gros contact avec les vibreurs. 

À une grosse demi-heure du drapeau à damier, le deuxième drapeau rouge de la journée en raison de la sortie de piste de Bruno Senna. Immobilisée dans le bac à gravier, la Ligier JS P2 du team RGR Sport by Morand doit être évacuée et nécessite l'interruption de la séance. 

Le drapeau vert est agité 25 minutes avant 20 heures, toujours sur une piste bien asséchée qui offre encore quelques opportunités. Stéphane Sarrazin en profite pour rapprocher la Toyota n°6 des meilleurs temps, avec un tour en 3'23"158. Au même moment, Billy Johnson part à la faute dans une des deux chicanes des Hunaudières et vient heurter les protections avec sa Ford GT n°66. L'Américain parvient tout de même à repartir au ralenti pour rejoindre son stand. 

Sarrazin heurte le rail

Profiter de ces conditions sèches avant une éventuelle nouvelle averse ce soir est crucial pour tous les concurrents. Chez Porsche, Neel Jani enfonce une nouvelle fois le clou et passe la ligne en 3'22"011, à moins d'une seconde du meilleur temps de Di Grassi lors de la Journée Test. Une marque qui devient la référence définitive puisque la sortie de piste - sans gravité - d'Inès Taittinger déclenche un troisième drapeau rouge qui met un terme à la séance. 

C'est même sur un double incident que s'achèvent ces essais libres puisque Sarrazin part en tête-à-queue à Indianapolis et heurte le rail. Le Français ramène sa Toyota avec l'avant-droit sérieusement endommagé. 

Si on est encore loin des chronos de la Journée Test, la grande question concerne maintenant la première séance qualificative qui aura lieu de 22 heures à minuit. S'il ne pleut pas d'ici ce début de séance, ce pourrait être dès ce soir que se joue la pole position des 24 Heures du Mans 2016, en cas de pluie demain... Mais nous sommes encore au conditionnel ! 

Notons enfin le meilleur chrono pour l'ORECA 05 de KCMG dans la catégorie LMP2. AF Corse a pris le meilleur en LMGTE Pro, tandis qu'une autre Ferrari, celle de Clearwater Racing, a l'avantage en LMGTE AM. 

24 Heures du Mans - Essais Libres