Aleix Espargaró : "Que le plus rapide gagne, pas le plus agressif"
Aleix Espargaró a fait savoir qu'il n'a pas aimé ce qu'il a vu en piste pendant la course sprint, mais il assure ne pas vouloir exprimer d'avis tranché à chaud, préférant laisser un peu de temps à ce nouveau format. Il espère cependant que l'agressivité ne pas prendre le pas sur la performance.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Lorsque le drapeau à damier est tombé sur la première course sprint organisée par le MotoGP, tout le monde était à l'affût des premiers avis. Quand on a assisté en spectateur à une épreuve ultra concurrentielle qui a nous a tenus en haleine pendant 20 minutes, mais qui a aussi fait planer une tension incessante durant ces 12 tours, on peut s'interroger sur la manière dont les acteurs de cette course d'un nouveau genre ont pu la vivre.
Certains ont exprimé leur assentiment, jugeant la nouveauté à la hauteur du spectacle recherché. D'autres, à l'image de Fabio Quartararo, ont de manière très directe tiré la sonnette d'alarme sitôt le rideau tombé, pour pointer du doigt un format trop risqué au vu du degré d'agressivité qu'il requiert.
LIRE AUSSI - Quartararo alarmiste après la course sprint : "C'est une jungle"
La parole d'Aleix Espargaró était logiquement très attendue, tant le pilote espagnol sait se montrer direct et faire remonter toute question liée à la sécurité. Mais samedi soir, il a voulu repousser le débat. À plusieurs reprises, il a demandé aux journalistes de ne pas le lancer sur ce sujet, préférant se laisser un peu de temps avant de porter un jugement, bien qu'il ait indiqué ne pas avoir apprécié ce qu'il a vu en piste.
"Je ne veux pas parler de la course sprint d'aujourd'hui. Je veux parler à la prochaine manche. Il vaut mieux que tout le monde respire un peu", a d'abord répondu Aleix Espargaró aux journalistes qui l'interrogeaient moins d'une heure après l'arrivée. "Vous avez vu la course sprint. On verra ce qui se passera à l'avenir, combien de chutes il y aura, on verra tout ça et il faudra qu'on analyse ça. Il vaut mieux que je n'en parle pas trop."
"J'ai terminé sixième, j'ai marqué quatre points. Vous avez tous vu ce qui s'est passé et vous pourrez l'analyser. Moi je suis pilote, c'est votre boulot de dire si c'est bien ou pas, c'est vous les journalistes."
"Je ne suis pas très content de ce que j'ai vu en piste. J'espère que tout le monde a aimé, c'est ce que la Dorna essaye de faire. Je suis content si tout le monde a aimé depuis la maison, mais…", a-t-il ajouté. "Je parlerai, mais attendons de voir les premières courses, voyons voir si la dynamique change ou pas, donnons un peu de temps. Mais je n'ai pas aimé ce que j'ai vu en piste aujourd'hui. Si les gens ont aimé cela depuis la maison, tant mieux, c'est un show. Mais en tant que pilote, je n'ai pas vraiment aimé."
Interrogé sur l'agressivité perçue en piste, Espargaró a convenu qu'elle était forte. "J'espère juste que ce sport ne se transformera pas en boxe, parce que ça n'est pas ça", a-t-il glissé. Une déclaration qui peut être comprise comme une critique, mais il a ajouté : "Je n'ai pas dit que je n'aimais pas le nouveau format. Il faut lui donner du temps, le comprendre, voir si l'intensité et la tension des pilotes diminuent un peu. Je dis que si les gens ont aimé la course d'aujourd'hui, c'est bien, mais moi je n'aime pas qu'il y ait autant de contacts et d'accidents. Mais je ne dis pas que le format est mauvais, j'aime la course."
"Quand je parle de boxe, je veux dire que j'espère que c'est un sport où c'est le pilote le plus rapide qui gagne, pas le plus agressif. Il m'a semblé qu'avec la course sprint d'aujourd'hui on a été confrontés à un niveau de tension et d'agressivité très élevé. Il est également vrai que c'est la première course de l'année, il y a toujours beaucoup de tension lors de la première course chaque saison. Et cette année, avec un nouveau format et beaucoup de vent… Je ne veux pas qu'un titre dise que j'ai craché sur les courses sprints parce que ça n'est pas le cas. Il faut laisser du temps à ces courses du samedi pour voir si l'on s'adapte et si l'agressivité que l'on a vue aujourd'hui diminue."
Aleix Espargaró partait 12e et a décroché la sixième place
Aleix Espargaró s'est classé sixième de cette première course, après des qualifications manqués qui lui ont valu la 12e position sur la grille, et il s'est félicité de son score final. Mais il a aussi décrit une épreuve assurément stressante. "Il y a eu beaucoup de tension. Devant moi j'ai vu cinq chutes, c'était dingue. Álex Márquez a heurté Maverick [Viñales]. Moi j'ai failli toucher des pièces de la moto de Bastianini. Tout le monde était à la limite, c'était dingue. Je n'arrivais pas à voir mon tableau de bord avec mes chronos, on ne pouvait pas voir les panneaux. Si vous faites une erreur, tout le monde vous passe, et si le gars devant vous fait une erreur, vous devez le passer. La tension est très élevée, c'est pour ça que je dis qu'il faut peut-être qu'on s'y habitue un peu, je ne sais pas."
Ce premier week-end sous ce format a aussi écarté deux pilotes sur blessure, à commencer par Pol Espargaró qui a été victime d'un grave accident vendredi à la fin des essais mettant en jeu la qualification directe pour la Q2. Samedi après-midi, c'est Enea Bastianini qui s'est blessé à l'épaule en étant involontairement envoyé au tapis par Luca Marini au début de la course.
LIRE AUSSI - Poncharal assure que Pol Espargaró s'en remettra
"Aujourd'hui Enea, hier Pol et énormément de chutes… Ne pensez pas que toutes ces chutes soient dues au fait qu'on est à Portimão, elles sont dues au nouveau format. Le vendredi après-midi, il faut se battre pour passer en Q2 et on n'est pas prêts parce qu'on n'est encore que vendredi. Il y a des chutes, des drapeaux rouges… Il faut donner du temps au nouveau format", a insisté Aleix.
Fabio Quartararo a dit se sentir impuissant samedi soir, estimant que la parole des pilotes n'était pas entendue. À cette remarque, l'Espagnol a rappelé chacun à ses responsabilités : "Mon film préféré, c'est Gladiator : vous pensez que les gladiateurs aimaient être là ? Je ne pense pas. Et pourtant j'adore les gladiateurs ! Peut-être qu'il va falloir qu'on réduise la longueur, qu'on fasse quelque chose, mais au final je pourrais rester à la maison si je le voulais."
Be part of Motorsport community
Join the conversationShare Or Save This Story
Related video
Subscribe and access Motorsport.com with your ad-blocker.
From Formula 1 to MotoGP we report straight from the paddock because we love our sport, just like you. In order to keep delivering our expert journalism, our website uses advertising. Still, we want to give you the opportunity to enjoy an ad-free and tracker-free website and to continue using your adblocker.
Top Comments