Petrucci évaluera sa blessure séance après séance

L. B., Le Mans - Le pilote italien a tenté de prendre part au premier Grand Prix du championnat, un mois après s'être fracturé trois métacarpes de la main droite, néanmoins l'effort s'est avéré prématuré et a causé la réouverture de la blessure. Après une nouvelle opération et une convalescence rallongée, il retente sa chance cette semaine, au Mans, mais sans être certain de véritablement s'aligner sur la grille, dimanche.

"Je vais mieux, mais les fractures sont encore très nettes", explique Petrucci à Motorsport.com. "Sur les trois os cassés, il n'y en a que deux qui sont stabilisés par des plaques, pour le troisième je n'ai que des vis. Les médecins ont peur que ce soit risqué de forcer, même si c'est beaucoup moins risqué qu'au Qatar."

"Le problème c'est qu'au Qatar j'ai résisté et la main s'est cassée. Maintenant je ne peux plus le faire. Je pourrais résister mais il en irait de ma santé", poursuit-il. Le risque encouru concerne la saison en cours, dont quatre manches se sont déjà déroulées sans lui, mais aussi son avenir, car il pourrait en pâtir en cas d'aggravation de la situation. "Rester à l'arrêt pendant longtemps en MotoGP, cela signifie ne pas réussir à montrer ce que l'on sait faire et cela me coûterait donc ma carrière", résume-t-il.

"Le problème c'est que, pour les mains et les pieds, il faut trois à quatre mois pour que les fractures soient complètement consolidées et on n'a pas autant de temps", souligne le pilote Pramac. "Je ne peux pas, parce que cela signifierait manquer la moitié du championnat."

"Quoi qu'il en soit, la situation est nettement meilleure", assure l'Italien, qui a également retrouvé le moral. "Je vais mieux, physiquement comme mentalement, car je suis beaucoup plus calme. Je raisonne beaucoup plus, je ne m'emballe pas pour le championnat."

"Je vais mieux. Au Qatar, je n'allais pas bien parce que je savais que je n'étais pas prêt pour la course même si je voulais la faire. Maintenant je suis plus serein, je me suis mis l'esprit en paix et je me suis dit qu'il était inutile de revenir avec une main cassée et de se faire mal à nouveau, mieux vaut manquer encore une course et être en forme, ne plus penser à la main, à la douleur et à tout ce qui pourrait se passer. J'ai choisi de revenir ici mais je pourrais aussi revenir au Mugello."

Danilo Petrucci reste en effet très prudent quant à la tournure que prendra son week-end manceau. "Il est possible que je n'aie pas de problèmes en montant sur la moto, mais il se peut aussi que j'en aie", prévient-il, assurant qu'il sera attentif à ses sensations à chaque roulage, afin de ne pas rééditer l'erreur de Losail : "Séance après séance, on va contrôler la main. En tout cas l'objectif du week-end est de ne pas faire de dégâts."

Afin d'évaluer au mieux ses conditions, il prendra probablement la piste sans antalgiques. "Au moins, s'il y a un problème quelconque, je m'en rendrai compte", indique-t-il. "Ce sera à moi de voir si ça fait mal. Je vais voir ici si ma main va bien et si je peux faire tout le week-end sans avoir de problèmes."

La pression de l'avenir

S'absenter aussi longtemps alors que le marché des transferts bat son plein, voilà qui inquiète Danilo Petrucci.

"Je n'ai pas de contrat pour l'année prochaine et cela met beaucoup de pression, mais quoi qu'il en soit je ne peux pas courir sans ma main. Même si le temps passe, je ne peux pas prendre d'autres risques", constate-t-il, impuissant. "Pour l'instant je ne pense qu'à recommencer à courir, je ne pense pas à l'année prochaine. Si je commence à penser à l'année prochaine, ce sera encore pire."

"Je ne crois pas que pour Ducati ce soit une option de me renvoyer l'année prochaine. Je suis donc serein d'un certain point de vue. J'aimerais obtenir de bons résultats et avoir l'année prochaine une moto plus évoluée", souligne le pilote Pramac, qui assure ne pas avoir l'équipe officielle en ligne de mire. "Je crois que tout reste à décider, les places dans l'équipe officielle ne sont pas encore définies", indique-t-il, "mais ce n'est pas mon objectif. Je suis bien ici."