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Le récit de Peterhansel après son gros accident sur le Dakar

Avant de quitter une bonne fois pour toutes le Dakar 2023, Stéphane Peterhansel s'est présenté ce samedi devant la presse. Le Français a longuement expliqué l'accident dont il a été victime la veille, et pour lequel il estime être le seul responsable.

#204 Team Audi Sport Audi: Stephane Peterhansel

Photo de: A.S.O.

Au lendemain d'un accident qui l'a contraint à son abandon, Stéphane Peterhansel s'est longuement exprimé pour raconter ce qui s'était passé lors de la sixième étape. Le recordman des victoires sur le Dakar a également donné des nouvelles de son copilote Édouard Boulanger, qu'il rejoindra la semaine prochaine en Allemagne afin d'être à ses côtés lors d'une intervention chirurgicale. Le Français a aussi confié qu'il comptait arrêter sa carrière en cas de nouvelle victoire sur l'épreuve. Une perspective qu'il remet d'ores et déjà à plus tard !

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Avant de répondre aux questions, Stéphane Peterhansel a tenu à prendre la parole pour expliquer les événements de la veille :

Tout le monde sait que le début de la course a été un peu compliqué pour nous. Le premier et le deuxième jour, on a perdu beaucoup de temps, environ 40 minutes en deux jours. Mais les trois jours suivants n'étaient pas si mal et on était de retour à la deuxième position, à moins de 20 minutes derrière Nasser [Al-Attiyah]. C'est sûr qu'il était nécessaire d'attaquer à nouveau pour essayer de le rattraper et tenter de gagner le Dakar. On a donc commencé la sixième étape hier avec une bonne vitesse, une bonne motivation, les sensations étaient très bonnes avec la voiture. Après 200 km, on a doublé Carlos [Sainz], et quand tu doubles Carlos, tu sais que ton rythme est bon car il est rapide. Après ça, on est arrivés ensemble dans une zone de neutralisation, j'étais premier et il était deuxième. On est repartis et 7 ou 8 km après la neutralisation, on a eu l'accident.

Malheureusement, j'ai perdu connaissance pendant l'accident, et j'ai le pied qui est resté à fond sur l'accélérateur. Édouard a serré le frein à main, a coupé le moteur. Quand je me suis réveillé quelques minutes plus tard, je ne me souvenais pas ce qui s'était passé. J'ai perdu la mémoire des cinq minutes avant l'accident, et je ne me souviens de rien des 15 minutes d'après. Quand je suis sorti de la voiture, j'ai vu Édouard au sol avec une douleur au dos, et j'ai commencé à réaliser qu'on avait eu un accident. J'ai demandé à Édouard s'il sentait ses jambes et ses mains. Il a dit "OK, je sens tout". L'hélicoptère médical est arrivé très rapidement. C'est dans le même laps de temps que j'ai vu la voiture de Carlos à seulement 50 mètres, avec la suspension complètement détruite. Pour moi, c'était vraiment confus parce que je n'avais pas réalisé ce qui s'était passé.

Les deux Audi accidentées lors de la 6e étape.

Les deux Audi accidentées lors de la 6e étape.

Je dois dire qu'après ça, j'ai compris que la course était terminée pour nous en raison de la douleur qui était trop forte pour Édouard. On a une très bonne équipe médicale dans l'organisation et ils ont directement héliporté Édouard vers l'hôpital. Ils sont restés avec moi une demi-heure supplémentaire et je suis allé avec le second hélicoptère à l'hôpital, où l'on a fait des examens. Malheureusement, Édouard a une vertèbre cassée, la T5. C'est vraiment une fracture stable, pas compliquée, donc sans problème du tout, mais il a besoin d'être opéré. Il va donc s'envoler demain pour Munich et y être opéré par un spécialiste. Il est jeune, c'est vraiment une opération simple, donc il se rétablira vraiment rapidement. Mais c'est sûr que c'est une grosse frustration d'abandonner la course comme ça, surtout les deux voitures au même endroit, pas le même accident mais le même endroit. Ce n'est pas parce qu'on s'est touchés. J'ai fait un saut, Carlos était derrière et a pris le même obstacle. C'est vraiment un sentiment étrange, surtout quand tu ne te souviens pas de ce qui s'est passé. D'habitude, quand tu as un accident, tu te souviens des dernières secondes d'avant, de la perte de contrôle, quelque chose comme ça, mais là je ne me souviens de rien. C'est peut-être mieux au final !

Je suis vraiment déçu et désolé pour l'équipe, car depuis le début, à l'exception des problèmes avec les pneus, la voiture était parfaite, elle était prête à gagner ou à se battre pour la victoire, j'étais très satisfait de ses performances. Malheureusement ce ne sera pas possible de signer un bon résultat cette année. Ce n'est pas facile à accepter mais c'est comme ça. On accepte les règles du jeu. On sait que le Dakar est une course compliquée, on sait que quand on se bat pour la victoire il faut prendre des risques. Cette année n'était malheureusement pas la nôtre, mais il faut l'accepter. Le plus important, c'est qu'Édouard se rétablira vraiment vite, j'en suis certain, et on verra quand il sera prêt pour le prochain combat.

Quelle est la suite prévue pour vous avec Audi et pour le développement de cette voiture ?

Pour le moment, pour notre équipage avec Édouard, ce n'est pas facile de planifier quelque chose. On doit attendre qu'il soit rétabli, c'est la première chose. Après, le développement de la voiture, il faut attendre la fin du Dakar pour avoir un plan pour l'avenir mais aujourd'hui, je ne suis pas en mesure de dire quoi que ce soit au sujet du programme d'essais ou de course.

Stéphane Peterhansel envisageait la retraite en cas de victoire.

Stéphane Peterhansel envisageait la retraite en cas de victoire.

Et à titre plus personnel, concernant votre carrière ?

Mon projet était d'arrêter si je gagnais le Dakar. Malheureusement ce ne sera pas possible cette année ! Il faut voir, mais ce n'est pas le moment de dire quelque chose. Il était plus que clair que si je gagnais cette année, le temps était venu d'arrêter. Mais pas de victoire, donc pas d'arrêt ! Arrêter sa carrière après une victoire est la meilleure solution. C'est juste le fait de mettre un point final à une carrière de la meilleure manière possible. Ce n'est pas une question de motivation, mais simplement de partir avec la meilleure satisfaction possible.

Si l'on va trop vite par rapport aux obstacles, ça veut dire que l'on a fait une erreur. Donc ce n'est pas une erreur des organisateurs, c'est une erreur du pilote.

Stéphane Peterhansel après son accident

Votre accident doit-il servir à améliorer les choses au niveau de la sécurité ?

Il y a des technologies différentes avec le baquet. Il y a la technologie standard que tout le monde utilise, comme en WRC. Et quand il y a des accidents il y a parfois des fractures dorsales. Avec Audi, on utilise une technologie différente, un peu plus comme en Formule 1, avec du carbone et un baquet moulé. Mais au final, il y a quand même eu une vertèbre fracturée. Je ne crois pas qu'il y ait vraiment de bonne solution. Il faut analyser les choses à nouveau. Carlos et Lucas [Cruz] ont aussi eu un gros accident et personne ne s'est blessé. Ce n'est pas vraiment simple de tirer une conclusion de ça.

Y a-t-il eu un problème de signalisation du danger dans le roadbook ?

La dune faisait 8, 10 ou 12 mètres. La forme de la dune n'était pas cassée, c'était une dune qui n'était pas accidentée. Si tu arrives à 60 ou 70 km/h, la voiture garde les roues au sol, mais à 120 ou 140 km/h, la voiture s'envole, donc c'est une question de vitesse. Au sommet c'était plat, donc ce n'était pas facile de voir qu'il y avait le vide derrière. Je n'étais probablement pas concentré à 100% sur la trajectoire, parfois on regarde les rétroviseurs... Je n'ai pas davantage d'explications parce que comme je l'ai dit, je ne me souviens de rien.

Le problème avec le roadbook, c'est que là où les voitures de l'organisation passent… Je crois que c'était un long virage à gauche, mais quand ils passent à 60 km/h, ils restent à l'intérieur du virage, et à la vitesse où nous on arrive, on va à l'extérieur du virage. Je ne veux pas dire que c'est une erreur des organisateurs. On doit piloter avec la capacité de voir les obstacles. Si l'on va trop vite par rapport aux obstacles, ça veut dire que l'on a fait une erreur. Donc ce n'est pas une erreur des organisateurs, c'est une erreur du pilote.

Stéphane Peterhansel et Édouard Boulanger lors de la 5e étape.

Stéphane Peterhansel et Édouard Boulanger lors de la 5e étape.

Voitre voiture ne semblait pas particulièrement endommagée...

Non. Quand on attaque dans l'herbe à chameau ou dans les dunes, il y a beaucoup d'impacts et tous les pilotes se plaignent de ça. Les journées ont été très exigeantes. Mais ce n'est pas un problème d'absorption des chocs [par la voiture] mais par le corps. Avec trop d'impacts, à la fin ce n'est pas facile de résister aux forces g en permanence. Et les voitures sont tellement solides que ce sont les occupants qui subissent.

Est-ce le moment le plus difficile pour vous sur le Dakar?

Ce n'est pas facile, parce que tu te sens responsable de l'accident, responsable des blessures d'Édouard. Ce n'est pas facile accepter, mais il peut être soigné. Les médecins spécialistes en Allemagne disent que c'est quelque chose qu'ils peuvent réparer sans conséquence pour l'avenir, juste quelques mois de repos. Tu te sens responsable, mais ce n'est pas mon pire moment sur le Dakar. J'ai perdu connaissance, mais j'ai connu des moments bien plus durs quand j'étais à moto, quand Gilles Lalay, mon ami, s'est tué devant moi [en 1992]. Ce n'est pas agréable, mais dans quelques mois je pense qu'on aura vite oublié.

Propos recueillis par Gerald Dirnbeck 

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