Guide F1 2017 - McLaren-Honda, la somme de toutes les peurs
Après deux saisons pénibles et loin des sommets attendus, McLaren et Honda entament une nouvelle ère dans leur collaboration, dont les débuts semblent déjà grandement affaiblir ses fondations.
Guide F1 2017
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Parler de McLaren seul serait évidemment être loin du sujet car dans l’alliance avec Honda, exclusive et donc encore plus forte, les deux partenaires peuvent chacun avoir une responsabilité dans des résultats qui ne sont pas à la hauteur : une philosophie de conception du châssis trop agressive en 2015 pour l’écurie, des défauts fondamentaux récurrents de l’unité de puissance pour le motoriste, une volonté absolue de conserver une exclusivité dangereuse pour la première, une difficulté d’ouverture problématique pour la seconde.
Profitant du changement de réglementation et surtout de l’abandon du système de jetons moteur, Honda a revu entièrement sa copie avec deux objectifs : corriger les défauts entrevus en 2015 et 2016 mais aussi s’aligner sur des concepts qui ont fait leurs preuves ailleurs pour tenter de raccrocher le train de la performance. Pas une mince affaire, et les essais hivernaux ont d’ores et déjà prouvé que le pari est bien mal embarqué même si, pour être juste, il faudra le juger sur une période plus importante, que chacun choisira en fonction de ses exigences, celles de McLaren étant sans doute, après Barcelone, très, très élevées.
McLaren, justement, entame une nouvelle ère. Ron Dennis parti, Zak Brown arrivé, la fin du "MP4", le retour de l’orange… L’idée de cette intersaison était claire : marquer un net renouveau et, reprenant un slogan bien connu, initier le changement dans la continuité. La mayonnaise a d’ailleurs bien pris : l’enthousiasme des fans, qui appelaient depuis longtemps le retour à cette couleur "historique", ainsi que les ambitions affichées par Woking et Sakura – sans qu’elles soient trop importantes, des leçons ont été retenues – ont un temps fait oublier le chemin à parcourir.
14. Fernando ALONSO | 2. Stoffel VANDOORNE |
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Né le 29 juillet 1981 | Né le 26 mars 1992 |
273 Grands Prix depuis 2001 | 1 Grand Prix depuis 2016 |
1832 points marqués | 1 point marqué |
2 titres | |
32 victoires | |
97 podiums | |
Saison 2016 : 10e (McLaren) | Saison 2016 : 20e (McLaren) |
Le retour sur terre a été violent : il aura fallu deux journées d’essais hivernaux pour mesurer que la continuité des difficultés de la structure est pour l’instant bien plus forte que tous les changements cosmétiques qui ont accompagné le lancement de la nouvelle monoplace. Et dans ces conditions le fait que les tensions ont été exacerbées (voire mises en avant) dès les premiers tours de roue de la MCL32 laisse déjà planer de sombres nuages sur la saison à venir et plus globalement sur l’avenir de la relation - McLaren envisageant même l'extrémité d'une séparation.
Le roulage très limité des tests est un boulet qui va immanquablement peser lourd, au minimum sur le début de saison, car il va falloir le rattraper lors des essais libres, et plus si affinités, dans le cas où la réactivité de chacun des acteurs n’est pas bonne. Pour rappel, cinq moteurs Honda ont été utilisés lors des huit journées d’essais, pour parcourir 1978 km. En ne prenant qu’une distance de course moyenne de 305 km et sans compter le roulage en essais libres et en qualifications, les quatre moteurs autorisés par le règlement devront déjà en faire 6100 cette année. Bien évidemment, des corrections et des améliorations sont attendues pour régler les problèmes des essais.
Reste les pilotes, sans doute la valeur la plus sûre de McLaren, avec un line-up très prometteur. D'un côté, l'expérience et le talent d’un Fernando Alonso, que l’on a déjà senti désabusé par les difficultés de Honda, et de l'autre, les promesses et la qualité d’un Stoffel Vandoorne qui a brillé dans toutes les disciplines où il a roulé et également en F1 quand il s’est agi de pallier le forfait de son aîné à Bahreïn. Le risque est que le duo emploie l’intégralité ou une grande partie de son talent pour surnager et que le double Champion du monde espagnol, en fin de contrat cette année, décide de mettre fin à l’aventure qui a pour le moment tout du chemin de croix, sur le plan sportif.
Conclusion
Le tableau dépeint ici n’est pas optimiste et à dire vrai, il suffirait d’assez peu de choses pour que la donne soit changée. Toutefois, l’expérience des deux saisons précédentes tend à prouver qu’il est presque impossible de récupérer correctement d’une session d’essais hivernaux aussi perturbée et surtout face à une concurrence qui se laisse rarement prendre au dépourvu et qui n’a jamais attendu McLaren-Honda. L’abandon du système de jetons sauvera peut-être le motoriste japonais et lui permettra, à défaut de rester dans les limites de moteurs disponibles, d’opter pour un développement agressif. Mais à n’en pas douter, à une semaine des premiers tours de roue à Melbourne, les peurs s’accumulent.
Point positifs | Points négatifs |
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Une équipe technique stable | Le moteur Honda |
Un duo de pilotes prometteur | Le très faible roulage en essais |
Grande marge de progression | Les fissures dans la relation McLaren/Honda |
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