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L'année où Hamilton a failli être champion sur tapis vert

Lewis Hamilton a bien failli remporter un titre mondial sur tapis vert… mais c'était en 2007.

Lewis Hamilton sort de sa McLaren MP4-22

Photo de: Rainer W. Schlegelmilch

Le mois dernier, Max Verstappen remportait son premier titre mondial de Formule 1 dans des circonstances polémiques, ayant profité d'une procédure irrégulière de relance par la direction de course après une neutralisation sous le régime de la voiture de sécurité. Pendant ce temps, Lewis Hamilton et Mercedes accusaient le coup.

La marque à l'étoile s'est rebiffée et a annoncé quelques heures plus tard son intention de faire appel, ce qu'elle devait confirmer dans les 96 heures suivantes ; elle y a finalement renoncé à la suite de discussions avec la FIA, qui a ouvert une enquête sur les événements d'Abu Dhabi. Si Mercedes avait bel et bien interjeté appel, Lewis Hamilton aurait été en position d'être couronné sur tapis vert… et cela n'aurait pas été la première fois.

En 2007, le rookie Hamilton avait fait des débuts fracassants dans la catégorie reine du sport automobile. Monté sur le podium de ses neuf premiers Grands Prix, le pilote McLaren était en position idéale pour être sacré à deux courses du but, jouissant alors de 12 points d'avance sur son coéquipier Fernando Alonso et 17 sur Kimi Räikkönen (Ferrari), à une époque où la victoire en valait dix.

Rien ne s'est passé comme prévu pour Hamilton, qui s'est échoué dans le bac à gravier à l'entrée de la voie des stands de Shanghai avec des pneus usés jusqu'à la corde. Qualifié deuxième au Brésil, le Britannique est sorti de piste au premier tour, rétrogradant au huitième rang, avant de subir un problème de boîte de vitesses à cause duquel il s'est retrouvé 18e, à 40 secondes du leader et à 25 secondes des points. Il est parvenu à remonter à la septième place mais a perdu le titre pour une unité face au vainqueur Räikkönen, qui a célébré son sacre comme il se doit.

Ce n'était toutefois pas la fin de l'histoire : on a rapidement appris que des irrégularités avaient été constatées sur les Williams et les BMW Sauber, dont le carburant avait été mesuré à une température plus de dix degrés inférieure à la température ambiante lors de chacun de leurs arrêts au stand, ce qui enfreignait la réglementation technique : le carburant plus froid est également plus dense et plus efficace.

Or, Nico Rosberg avait fini quatrième pour Williams, Robert Kubica et Nick Heidfeld cinquième et sixième avec BMW. Une pénalité de temps n'aurait pas eu d'incidence sur le dénouement du championnat car Hamilton, malgré ses huit secondes de déficit sur Heidfeld au 70e et avant-dernier passage, avait franchi la ligne d'arrivée avec un tour de retard, contrairement aux pilotes qui le devançaient. En revanche, une disqualification aurait offert le titre à l'Anglais.

Les commissaires ont décidé quelques heures plus tard de ne pas sanctionner ces trois concurrents, estimant ne pas avoir "une lecture précise de la température du carburant à bord de la voiture montrant que le carburant est plus de 10°C en dessous de la température ambiante", ni "une réglementation établissant en termes clairs que pour faire respecter l'Article [6.5.5] la température ambiante définitive doit être indiquée sur les moniteurs de chronométrage de la FOM seulement. Les commissaires considèrent qu'il y a suffisamment de doute sur la température du carburant à bord de la voiture et sur la véritable température ambiante pour qu'il soit inapproprié d'infliger une pénalité."

Voilà qui semblait confirmer le titre de Räikkönen, mais cette décision n'a pas été comprise par tous les membres du paddock. "Il devient assez difficile de voir où se trouve la cohérence", commentait Damon Hill au micro de la BBC. "Si l'on revient au début de la saison, l'argument de McLaren est que Ferrari a gagné la première course en utilisant un dispositif [au niveau du fond plat, ndlr] qui a ensuite été jugé illégal par la FIA. Ils l'ont enlevé, mais le résultat a été entériné."

"Il est très perturbant d'avoir cet appel, mais l'enjeu est énorme et la FIA doit trouver un moyen d'être cohérente. Je vois comment quelques degrés de température de l'essence peuvent être considérés comme suffisamment négligeables pour ne faire aucune différence. Mais on parle tout le temps de différences aussi minuscules que celle-ci en Formule 1, il doit y avoir une limite où l'on est d'un côté ou de l'autre."

Les BMW Sauber et les Williams dans le parc fermé

Les BMW Sauber et les Williams attendent de connaître leur sort après la course

Eddie Jordan renchérissait auprès de la même radio britannique : "Si l'on met de l'essence froide ou fraîche, on peut gagner cinq à dix chevaux. C'est une quantité significative, et ce serait suffisant pour exclure une voiture si cela s'avérait, mais je ne suis pas sûr de savoir comment en obtenir la preuve à un stade si tardif".

Chez McLaren, on était manifestement du même avis quant à l'avantage qu'en auraient tiré Williams et BMW, si bien que l'équipe a fait appel de la décision des commissaires. "Si nous n'avions pas annoncé notre intention de faire appel, nous aurions été critiqués par les fans de F1 et dans le paddock car nous n'aurions pas soutenu les meilleurs intérêts de nos pilotes", s'est défendu Martin Whitmarsh, directeur général de l'écurie. "Je veux insister sur le fait que notre querelle n'est pas avec Ferrari ou Kimi Räikkönen, qui a remporté la course à la régulière. Notre débat est avec les commissaires de course vis-à-vis de Nico Rosberg, Nick Heidfeld et Robert Kubica."

Pourtant, les pilotes McLaren n'étaient clairement pas d'accord avec ce point de vue. Fernando Alonso avait fait savoir qu'il serait "embarrassé" pour la Formule 1 si le titre mondial se jouait devant la Cour d'Appel Internationale de la FIA, et Lewis Hamilton était du même avis.

"Comme je l'ai toujours dit, Kimi méritait de remporter le Championnat du monde des pilotes 2007, et ni moi ni quiconque chez McLaren-Mercedes n'avait le moindre désir de l'en priver au tribunal. Ce n'était pas le but de l'appel de l'écurie", a affirmé Hamilton.

Lewis Hamilton, McLaren avec les médias

Lewis Hamilton assailli par les médias

"Personnellement, je veux [être titré] en piste et avec style en remportant la course, ou après m'être battu pour la victoire, à la régulière. Être promu après la disqualification de certains pilotes, ce n'est pas comme ça que je veux le faire. Si je devenais Champion du monde ainsi, ça paraîtrait étrange. Après que Kimi a fait un travail si fantastique en remportant les deux dernières courses, qu'il en soit privé, c'est un peu cruel et probablement mauvais pour la F1."

Le souhait du jeune Anglais a manifestement été exaucé, puisqu'un mois plus tard, la Cour d'Appel s'est prononcée en défaveur d'une sanction envers les Williams et les BMW Sauber.

"À la suite d'un rapport du Délégué Technique indiquant que la température du carburant injecté dans les voitures n°9 de Nick Heidfeld, n°10 de Robert Kubica, n°16 de Nico Rosberg et n°17 de Kazuki Nakajima était plus de 10°C inférieure à la température ambiante, les Commissaires du Grand Prix se sont réunis pour évaluer s'il faudrait infliger une pénalité", indiquait le verdict. "Ayant entendu les arguments, ils ont décidé de ne pas infliger de pénalité, car ils avaient des doutes suffisants sur la température du carburant à bord de la voiture et sur la véritable température ambiante. Ayant entendu les explications des deux parties et examiné les divers documents et les autres éléments, la Cour a décidé que l'appel interjeté par Vodafone McLaren Mercedes n'était pas admissible."

Quatorze ans plus tard, un scénario similaire s'est reproduit avec une décision contestée de la direction de course et un titre perdu par Lewis Hamilton en conséquence de celle-ci. Avec deux différences majeures : cette fois, son écurie a décidé de ne pas faire appel, et le désormais septuple Champion du monde est resté muré dans un silence dont il n'est toujours pas sorti à ce jour.

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