Red Bull ne connaîtra pas le succès avec "15 types et un bâtiment vide"
Pour Toto Wolff, Red Bull va devoir mobiliser énormément de ressources pour se montrer compétitif d'emblée en tant que motoriste à partir de 2025.
Photo de: Zak Mauger / Motorsport Images
Ces dernières semaines, l'actualité de Red Bull côté moteur, depuis l'annonce de la création de la division Red Bull Powertrains qui aura dans un premier temps comme rôle de gérer les unités de puissance conçues par Honda après le départ du constructeur, a surtout consisté en une série d'annonces de débauchage d'employés Mercedes. La marque à l'étoile est la référence dans le domaine depuis le début de l'ère turbo hybride et la logique veut donc que lorsqu'un nouveau projet ambitieux se met en place, c'est vers elle que l'on vient chercher les ressources humaines.
Toto Wolff lui-même a expliqué à plusieurs reprises que sur les 900 personnes qui travaillent à l'usine moteur de Brixworth, une centaine avait été approchée par Red Bull et entre 10 et 15 avaient fait le choix de rejoindre l'écurie qui ambitionne de pouvoir créer ses propres unités de puissance à partir de 2025, au moment où sera introduite une nouvelle formule moteur. Le directeur exécutif de Mercedes, dans une interview exclusive accordée à Motorsport.com Italie, a toutefois émis des réserves sur la faisabilité de ce projet, au moins en matière de compétitivité.
"Ce sont principalement [des gens issus de postes] de fabrication, pas de performance. Et à cet égard, si je devais construire une nouvelle usine, je démarrerais également [de cette manière], mais entre engager deux poignées de personnes et avoir une usine moteur pleinement opérationnelle et compétitive, il y a un chemin assez long à parcourir."
"Et je pense que Red Bull peut le faire, avec les ressources qui sont engagées, mais Mercedes et les autres sont dans la discipline depuis de nombreuses décennies, à bâtir leur structure. Donc 15 types et un bâtiment vide, ça ne suffira pas pour être compétitif dans trois ans avec une nouvelle unité de puissance."
"Ceci étant dit, nous les prenons très au sérieux car il s'agit d'une grande équipe et qui a les moyens de le faire. Mais si nous savons une chose, c'est qu'en Formule 1 il faut du temps. L'argent ne peut pas accélérer la courbe d'apprentissage."
La "rotation naturelle" au sein de l'organigramme Mercedes
L'annonce du recrutement par Red Bull de six membres importants de Mercedes HPP intervient quelques semaines après celle de la prise de recul de James Allison, responsable du département technique. Quand il lui a été demandé si la Formule 1 était un environnement devenu trop stressant pour les gens aux postes clés, Wolff a répondu : "La Formule 1 est un environnement de haute pression."
"Et c'est pourquoi nous avons toujours dans l'équipe une rotation naturelle, sans perdre les membres les plus anciens de l'équipe, qui sont très précieux, mais en les gardant dans des positions de mentorat ou dans des positions stratégiques, tout en ne créant pas de goulots d'étranglement pour les jeunes qui arrivent, et James va rester avec nous dans un rôle stratégique de directeur technique en chef."
"Et il cède la place [de directeur technique] à Mike Elliott, qui est plein d'ambition, plein de puissance, plein de motivation, et qui a envie d'épater tout le monde. Et c'est exactement ce dont cette entreprise a besoin. S'il y a une personne plus jeune et capable qui arrive avec toutes les compétences, laissez-lui la place et laissez-la faire."
Propos recueillis par Roberto Chinchero
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