Miller : Márquez ? Il fallait des jumelles pour le voir
Le pilote Pramac a dû très vite se rendre à l'évidence, Márquez ne jouait pas dans la même cour dimanche. Il a toutefois gardé son calme et fait le nécessaire pour monter sur le podium.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Jack Miller a fait son retour sur le podium en Aragón, un rebond qui a de quoi le réjouir après un Grand Prix de Saint-Marin particulièrement difficile pour l'ensemble du clan Ducati. Troisième à l'arrivée, le pilote australien avait le sentiment du travail accompli, après un week-end passé à préparer minutieusement ces 23 tours de course, sachant pertinemment que la victoire n'était pas envisageable face à un Marc Márquez au-dessus du lot.
"C'est génial ! C'est super d'être de retour sur le podium. J'ai eu un week-end solide de bout en bout. J'ai attaqué très fort, j'ai beaucoup travaillé en essais libres, avec notamment 17 tours en EL4 et un run de 13 tours en EL2. On a travaillé ce week-end. Je pense que l'équipe et moi-même le méritions, surtout qu'à Misano il n'y avait rien à faire. Je suis super content d'être de retour et de m'être battu proche des avant-postes ce week-end", se réjouissait le pilote Pramac au micro du site officiel MotoGP à sa descente du podium.
Qualifié quatrième, puis propulsé devant Maverick Viñales à l'extinction des feux, l'Australien a ensuite pris l'avantage sur Fabio Quartararo avant la fin du premier tour, se retrouvant ainsi deuxième. "J'ai attaqué dès le départ", relate-t-il. "J'ai pris un bon envol, et j'ai été bloqué derrière Fabio pendant les deux premiers secteurs. Je pense qu'il était assez prudent sur le premier tour, ce qui est intelligent ici car le côté droit du pneu peut vite refroidir."
"Je savais que j'avais besoin de le dépasser si je souhaitais passer [Marc], mais honnêtement, une fois que je l'ai dépassé au virage 12, j'ai quasiment eu besoin d'une paire de jumelles tant Marc était parti", poursuit-il. "Marc avait déjà près de deux secondes d'avance. J'ai juste attaqué très fort pendant trois virages et j'ai vu que je ne lui avais rien repris du tout donc je me suis dit qu'il était à un autre niveau ce week-end. Il avait un rythme... enfin, il était à deux dixièmes du record de la piste en EL1 !"
À partir de là, Miller a donc joué la prudence, se basant sur les performances qu'il avait observées en essais libres pour s'installer dans un rythme qu'il savait pouvoir tenir. Bien que cela ait permis à Viñales de le reprendre dans le huitième tour, il a "gardé la tête froide" et ne s'est pas laissé prendre au piège de vouloir trop en faire au risque de ne plus avoir de gomme pour la fin de course.
"J'ai changé de cartographie très vite, pour économiser les pneus. Je n'ai pas voulu me faire avoir à essayer de trop chasser Marc, détruire mes pneus et être une cible facile à la fin, alors j'ai juste suivi mon rythme. Mav est passé, mais je crois qu'il a essayé de chasser Marc et vers la fin il a commencé à avoir du mal dans les longs virages, sur la droite en particulier", observe-t-il. "Quand Maverick m'a dépassé, j'ai remarqué qu'il patinait beaucoup, surtout là où il m'a dépassé mais aussi à d'autres endroits. Je suis resté patient, j'ai attaqué où je savais que je pouvais le faire, et j'ai pu gérer le pneu."
Repris par Dovizioso dans le 15e tour, Miller a momentanément quitté le trio de tête. Mais en parfaite symbiose avec le pilote officiel Ducati, il a livré une fin de course solide qui a permis aux deux hommes d'arracher leur place sur la boîte et d'en déloger un Viñales désormais devenue une proie vulnérable. "J'ai été un peu nerveux quand Dovi m'a dépassé, mais sur l'écran à la sortie du virage 7 je pouvais voir où l'on était et l'écart que l'on avait. J'ai essayé de rester aussi patient que possible et, une fois que [Dovizioso] a dépassé Maverick, j'ai su qu'il fallait que j'en profite car le côté gauche de son pneu arrière était complètement parti."
Équipés du pneu arrière tendre, les deux pilotes Ducati ont pu se montrer supérieurs au #12 sur ces derniers tours, car lui-même avait opté pour une gomme dure qu'il a dû trop solliciter en début de course. N'ayant pu se constituer qu'une seconde d'avance avant que Dovizioso ne se porte à la troisième place, Viñales est apparu impuissant sur les neuf derniers tours. "Quand Maverick m'a dépassé il patinait beaucoup, il avait beaucoup de fumée. Avec le hard c'est super, on peut le faire pendant quelques tours, mais il a moins de grip donc pour aller plus vite que nous au début, il devait plus patiner. Et en fin de course il a souffert car il n'avait plus de gomme sur le côté gauche. C'est comme ça."
Grâce à son troisième podium de la saison, Jack Miller revient à six points de Fabio Quartararo qui le devance à la fois au sixième rang du championnat et en tête du classement des indépendants.
Le top 3 du GP d'Aragón :
P. | # | Pilotes | Moto | Temps | Ecart | |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 93 |
Marc Márquez Alentà
|
Honda | 41'57.221 | ||
2 | 4 |
Andrea Dovizioso
|
Ducati | 42'02.057 | 4.836 | |
3 | 43 |
Jack Peter Miller
|
Ducati | 42'02.651 | 5.430 | |
Voir les résultats complets |
Avec Michaël Duforest
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