Écarté par Renault, Grosjean a failli devenir chef en 2010
Quand son avenir en sport auto ne tenait qu'à un fil, Romain Grosjean a bien failli se tourner vers son autre passion, la cuisine.
Photo de: Haas F1 Team
Protégé de Renault depuis 2006, Romain Grosjean avait réalisé des performances convaincantes en formules de promotion : il avait remporté la F3 Euro Series en 2007, le GP2 Asia en 2008 et s'était battu pour le titre lors des campagnes 2008 et 2009 de GP2 Series. C'est justement à l'été 2009 que le Losange a fait appel à lui pour remplacer Nelson Piquet Jr aux côtés de Fernando Alonso et engranger de l'expérience en vue d'une première saison complète en 2010.
La R29 était toutefois l'une des monoplaces les moins compétitives jamais construites à Enstone, et face à son double Champion du monde de coéquipier, Grosjean a eu toutes les peines du monde à se mettre en valeur, ne marquant pas le moindre point. Se retrouvant dans la tourmente du Crashgate, Renault a vendu l'écurie à Genii Capital, qui a préféré octroyer le second baquet à Vitaly Petrov, ce dernier bénéficiant de ses sponsors.
"C'était très dur, et c'était très tard aussi", relate Grosjean dans le podcast officiel de la F1. "Éric Boullier était à la tête de [Renault], j'étais en contact avec lui et ils me disaient que s'ils ne trouvaient personne, j'étais le choix évident car j'avais de l'expérience dans l'équipe, etc."
"Puis, le 31 janvier 2010, j'ai reçu un appel d'Éric disant qu'ils avaient fait signer [Vitaly] Petrov, donc j'étais écarté. Je me suis dit que c'était fini pour moi en sport auto et que j'allais devenir chef, car c'est une de mes passions. Je me suis rendu dans une école de cuisine, et on m'a dit que j'étais trop vieux. Ils ont dit non."
Renaissance chez DAMS
Grosjean a alors trouvé refuge en FIA GT1, où il a participé à la première moitié de saison 2010, et en AutoGP, championnat qu'il a outrageusement dominé en manquant les quatre premières courses de l'année. Le Français a également disputé les six dernières manches du GP2 au sein d'une écurie DAMS en grande difficulté, obtenant deux podiums à l'aube d'une campagne 2011 qu'il allait survoler avec l'équipe sarthoise.
"J'ai eu une très bonne conversation avec Jean-Paul Driot [propriétaire de DAMS, ndlr], qui m'a dit que si je n'avais rien pour 2011, j'aurais un baquet ici. Il a tenu sa parole, a tout payé, et nous avons ramené DAMS au sommet. Je suis très fier de ce moment, parce que l'équipe était en difficulté, et grâce à mon expérience et à ma confiance, je suis parvenu à la hisser au sommet. Je suis d'autant plus fier qu'ils ont continué à gagner pendant quelques années."
Arrivé en F1 trop tôt
Grosjean a toujours reconnu qu'il n'était pas prêt lorsqu'il a débarqué en Formule 1 à l'été 2009. Lorsqu'il lui est demandé ce qui lui manquait, l'actuel pilote Haas répond : "Beaucoup de choses. La F1, ce n'est pas que le pilotage. Piloter la voiture, c'est une chose, mais il faut aussi être à l'extérieur, conscient de ce qui se passe, des manœuvres, des médias. Je suis arrivé en F1 et les gens croyaient que j'étais arrogant, mais j'étais juste timide. Je ne voulais embêter personne. Personne ne m'a jamais dit quoi faire ou ne pas faire, et c'est pourquoi je n'étais pas prêt."
"C'était des débuts de rêve. Après la trêve estivale, j'ai reçu un coup de fil me disant que j'étais dans la voiture pour sept Grands Prix, pour m'habituer à la F1 avant le début de la saison suivante et m'en servir comme apprentissage. Il s'avère que ça n'a pas été le cas. J'étais juste au mauvais endroit au mauvais moment."
"J'étais aux côtés de Fernando, c'était incroyable, j'ai beaucoup appris de lui. Bien sûr, il était très rapide. Mais avec toute l'histoire du Crashgate, je faisais partie des meubles qu'il fallait changer. Je faisais partie du management de Flavio Briatore, et même si je dois beaucoup à Flavio de m'avoir fait monter, je pense que cela m'a aussi coûté ma première carrière en F1."
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