Richards : Les moteurs actuels sont trop complexes et trop chers
David Richards regrette que le règlement moteur en F1 ait atteint un tel niveau de complexité, qui engendre selon lui des coûts et empêche la venue d'autres manufacturiers dans la discipline.
Photo de: Mercedes AMG
L'arrivée des V6 turbo hybrides en 2014 a été largement critiquée, notamment à cause du manque de bruit initialement constaté, mais aussi pour les coûts engendrés avec cette réglementation, préparée depuis plusieurs années. Un long développement débuté bien plus tôt par Mercedes, qui a dominé nettement les premières saisons de la réglementation, en parvenant à maîtriser les moteurs les plus technologiques de l'Histoire de la F1.
Après les prémices d'hybridation apportés dès 2009 par l'arrivée du KERS, les blocs propulseurs sont passé de huit à six cylindres, ont reçu un turbo mais surtout un système hybride complet. Initialement critiqué, celui-ci a tout de même permis d'atteindre 50% d'efficacité thermique, un taux jamais observé auparavant puisque les V8 atmosphériques atteignaient difficilement les 30%. Mais de telles performances ne sont possibles que grâce à une complexité qui est parfois accusée d'être trop poussée.
David Richards est de ceux qui jugent ces V6 hybrides très impressionnants, mais le Britannique avait déjà noté que la F1 n'avait pas su en faire une promotion correcte, Bernie Ecclestone jugeant publiquement que les moteurs n'étaient pas assez bruyants. Le président de la fédération britannique du sport automobile soulève le fait que cette quête technologique est peut-être trop élitiste, et qu'elle empêche certainement des constructeurs de se lancer en F1, de par le travail qu'elle nécessite et les coûts qu'elle engendre.
"L'investissement pour y arriver est juste colossal", a déclaré Richards à Motorsport.com. "[C'est] quelque chose qui ne pourrait même pas être envisagé par les constructeurs automobiles aujourd'hui, dans l'environnement actuel. Il faudrait faire quelques pas en arrière avant que ça soit faisable, que quelqu'un investisse l'argent nécessaire pour réussir à se mettre au niveau des motoristes actuels. Ces blocs propulseurs ont les moteurs à combustion les plus sophistiqués jamais construits."
L'exemple de Honda est d'ailleurs révélateur, puisque le manufacturier japonais est arrivé avec une année de retard sur Mercedes, Ferrari et Renault, et l'a payé avec un retard colossal en performance et en fiabilité pendant plusieurs années. Le fait que Mercedes ait débuté le travail sur ce programme dès 2009, soit cinq ans avant l'arrivée en course de cette technologie, montre aussi que la tâche est peut-être trop ardue.
Avec l'abandon des V8, Cosworth s'était retiré de la Formule 1 fin 2013 et bien qu'un retour était à l'étude pour 2021, le manufacturier indépendant a abandonné cette idée devant l'ampleur financière et technique de la tâche. Pour Richards, les V6 hybrides empêchent tout simplement un fabricant indépendant de se lancer dans l'aventure, et il est certain que cette possibilité n'est envisageable que par des constructeurs établis industriellement et aux finances solides : "Pas avec le Règlement Technique tel qu'il est aujourd'hui, il est simplement trop compliqué et trop complexe."
Propos recueillis par Jake Boxall-Legge
Be part of Motorsport community
Join the conversationShare Or Save This Story
Subscribe and access Motorsport.com with your ad-blocker.
From Formula 1 to MotoGP we report straight from the paddock because we love our sport, just like you. In order to keep delivering our expert journalism, our website uses advertising. Still, we want to give you the opportunity to enjoy an ad-free and tracker-free website and to continue using your adblocker.
Top Comments