Smedley - Massa est "tout aussi bon" qu'en 2008

En 2008, vainqueur de l'ultime Grand Prix de la saison au Brésil, Massa avait touché son rêve du doigt pendant une quinzaine de secondes avant que Lewis Hamilton ne s'empare de la cinquième place au dernier virage de la course, marquant les points nécessaires pour s'emparer du titre aux dépens du pilote Ferrari.

Victime d'un grave accident en Hongrie en 2009 puis de consignes d'équipe lui intimant de céder la victoire à son coéquipier Fernando Alonso un an plus tard en Allemagne, Massa a conclu ses années Ferrari par quatre saisons très difficiles que nous avons détaillées statistiquement dans l'article ci-dessous.

Rejoignant Williams en 2014, Massa a toutefois fait un pari gagnant et semble revivre à Grove. Moins de pression et de meilleurs résultats : ces deux dernières saisons, le Brésilien a signé une pole position, en Autriche, et est monté sur le podium à cinq reprises. C'est plus que lors de ses trois dernières campagnes chez Ferrari.

Selon l'ingénieur Rob Smedley, qui a suivi son poulain chez Williams en provenance de Ferrari, Massa est loin d'avoir perdu son niveau de la fin des années 2000, bien au contraire.

"Il reste tout aussi bon", affirme Smedley dans les colonnes d'Autosport. "Il n'a rien perdu. Il est meilleur maintenant parce qu'il a plus d'expérience. En 2008, les pneus étaient largement meilleurs, et les courses étaient différentes dans la mesure où c'étaient à fond en permanence. Ces deux dernières années, il a bien mieux compris comment utiliser les pneus."

"Nous avons vu les deux pilotes faire d'énormes relais en pneus medium au Mexique", poursuit-il, faisant référence à une course où la gestion des pneus a permis aux deux Williams de finir dans le top 6, "et ceux de Felipe se sont probablement dégradés un peu plus tôt que ceux de Valtteri, mais qu'ils aient tous les deux fait ça à ce rythme, c'était sacrément impressionnant !"

Une question de psychologie

Un facteur essentiel des performances de Massa est l'aspect psychologique. C'est certainement pour cette raison que le Brésilien manquait tant de performance lorsqu'il était chez Ferrari alors qu'il a retrouvé un niveau certain en rejoignant Williams.

"La plus grande révélation, pour certains dans le paddock, c'était sûrement 2014, où il a commencé à obtenir beaucoup de résultats à nouveau", confirme Smedley. "Valtteri est clairement un grand talent de l'avenir et a commencé à avoir des résultats, et tout d'un coup, il y avait Felipe qui lui tenait tête. Ils sont absolument au même niveau."

"Felipe a toujours eu ce niveau, mais je pense qu'il se sent à l'aise ici. C'est quelqu'un qui a besoin de respect, il a besoin d'être estimé et il a besoin d'être écouté. Ce sont les trois prérequis de base, donc une meilleure question ne serait pas 'Pourquoi sommes-nous capables de tirer le meilleur de lui ?' mais 'Pourquoi d'autres gens n'en sont-ils pas capables ?'"