Sans podium à Valence, Suzuki pourra travailler sur son moteur en 2018

Pour Suzuki, cela a été le revers de la médaille de sa très bonne saison 2016, durant laquelle Maverick Viñales a remporté la victoire à Silverstone ainsi que trois autres podiums (en France, au Japon et en Australie).

D'excellents résultats pour ce qui n'était que la deuxième saison du retour du constructeur japonais dans la catégorie reine, mais qui ont fait perdre à ce dernier le bénéfice d'une réglementation plus permissive envers les nouveaux arrivants afin de permettre à ceux-ci de se mettre à jour du point de vue technique. 

Les aménagements du règlement résident notamment dans le nombre de moteurs disponibles tout au long de l'année, neuf par pilote au lieu de sept selon la norme en vigueur pour le reste du plateau. Un autre privilège est que les départements techniques peuvent développer les blocs propulseurs, et ne pas être ainsi astreints au gel des moteurs qui frappe les autres équipes. 

En outre, la restriction du nombre de journées d'essais – qui est de cinq jours maximum – ne touche pas non plus les nouvelles structures, qui peuvent par ailleurs inviter une wild-card à six reprises, contre trois pour le reste de la grille.

Un gel moteur appliqué sur des retours techniques erronés 

Dans ce système, une victoire détient une valeur de trois points, une deuxième place deux unités, et une troisième place vaut un point. Pour le moment, ni Andrea Iannone ni Álex Rins ne sont montés sur le podium cette saison, et si aucun des deux pilotes Suzuki ne parvient à le faire lors de la dernière manche de l'année, à Valence, le constructeur nippon jouira de nouveau des avantages pré-cités en 2018.

Iannone occupe la 15e place au championnat, avec 60 points, soit 14 de plus que son coéquipier Rins, qui évolue en 17e position. Le meilleur résultat des deux hommes a été obtenu lors du Grand Prix du Japon, mi-octobre, avec une quatrième place pour le premier et une cinquième pour le second.

En 2017, Suzuki a clairement souffert de ne pas pouvoir faire progresser le moteur de son prototype, un élément qui, selon le diagnostic établi à la fois par les pilotes et par les dirigeants de l'équipe, a empêché Iannone et Rins de répondre aux attentes. 

Suzuki a reconnu depuis quelque temps déjà que toutes ses difficultés trouvaient leurs origines lors des tests de Jerez réalisés en novembre 2016. En suivant les recommandations formulées par Iannone – Rins n'était pas présent à ces essais après s'être blessé quelques jours plus tôt lors des essais de Valence –, les ingénieurs de la marque japonaise ont opté pour une spécification précise, qui ne s'est pas révélée finalement aussi performante que prévue. 

"Lors des essais qui se sont tenus à Brno dans le courant de l'été, Rins a essayé un moteur qui détenait des caractéristiques proches de celui de 2016, et a beaucoup apprécié celui-ci. Iannone l'avait déjà essayé auparavant, et a partagé l'avis du rookie espagnol. Le problème, c'est que le règlement nous interdit de l'utiliser", a expliqué le patron de l'équipe, Davide Brivio, lors d'un entretien accordé à Motorsport.com. 

Depuis ce moment, Suzuki n'attend plus qu'une chose : essayer la moto de 2018, avec le nouveau moteur, qui intègrera le meilleur des deux précédentes versions (de 2016 et de 2017), et qui pourra par ailleurs être amélioré en cours de saison.

Il ne reste plus beaucoup à attendre pour le constructeur japonais, alors que mardi prochain commencera officiellement à Cheste la pré-saison du prochain championnat.