Technique - Les freins de Mercedes, Red Bull et Ferrari à Singapour
Le circuit de Marina Bay, lieu du Grand Prix de Singapour, pose un réel défi aux freins car il s’agit non seulement d’un circuit urbain qui les sollicite durement mais la course nocturne apporte son lot de soucis de température et d’humidité élevées.
Photo de: Giorgio Piola
Les analyses techniques F1 de Giorgio Piola
Éminent expert technique de Formule 1, Giorgio Piola suit les Grands Prix depuis les années 1960. Sur Motorsport.com, ses analyses et illustrations se penchent sur toutes les nouveautés aperçues en F1 au fil des Grands Prix.
Durant la course, la radio de l’écurie Mercedes n’a cessé de grésiller, les pilotes étant avertis à plusieurs reprises qu’il leur fallait ménager leurs freins.
Voyons ici les solutions adoptées par différentes écuries, et comprenons mieux pourquoi les Mercedes W07 Hybrid ont souffert.
Ayant connu pas mal d'ennuis de pneus et de freins lors de l’édition de l’an dernier, Mercedes avait de bonnes raisons de redouter cette épreuve. Toutefois, comme on l’a souvent constaté, les ingénieurs de l’écurie allemande ont bien réfléchi au problème et n’ont, en fait, pas réellement modifié les systèmes de freinage des voitures pour cette course spéciale.
Les problèmes de freins à répétition auraient normalement dû inciter les ingénieurs à maximiser le refroidissement des freins. Mais non, les W07 ont roulé avec les mêmes tambours perforés que nous avons souvent vu cette saison, comme en Autriche et au Canada.
Dans cette configuration, la chaleur générée par les freins est immédiatement dispersée, étant soufflée par la face de la roue au lieu de rester enfermée dans le tambour afin de maintenir le pneu à la bonne température.
En revanche, les W07 étaient limitées par la faible quantité d’air qui circule à travers les écopes et qui sert à refroidir les composantes. Mercedes utilise en effet de écopes possédant de petites prises d’air. Il y a celle exposée à l’air libre, et celle qui est située entre la cloison verticale et le tambour, qui capte l’air qui s’engouffre entre le tambour et le flanc du pneu. Cette solution est purement aérodynamique, les ingénieurs ne voulant pas exposer de trop grosses écopes aux flux d’air, car cela crée des turbulences et de la traînée.
Même si elle a testé cette solution lors des essais libres de vendredi, l'écurie Mercedes n’a pas fait rouler ses voitures avec les grosses écopes de freins vues plus tôt cette saison.
Red Bull
Red Bull Racing a inauguré un nouveau tambour de freins lors du Grand Prix d’Italie et a encore procédé à des ajustements à Singapour.
On remarque que le tuyau de croisement est désormais exposé à l’air libre, permettant ainsi à plus d’air frais de circuler entre le tambour et la roue.
Cette disposition modifie la montée en chaleur de la roue et du pneu quand le pilote appuie sur la pédale de freins, ce qui influence la performance et la dégradation lors des longs runs en piste.
Ferrari
Un peu plus inquiète de son dispositif de freinage, la Scuderia Ferrari a opté pour une solution moins extrême. Les SF16-H ont été munies de différents tambours de freins durant les essais libres.
Alors que Mercedes et Red Bull Racing sont obsédés par le poids, Ferrari a opté pour un système un peu plus lourd, mais aussi plus robuste ; un tout petit peu moins performant, mais beaucoup plus fiable.
Il existe plusieurs façons de faire circuler l’air à travers les circuits de freinage. Il est primordial de bien refroidir les disques et les étriers, car cela affecte directement la performance mécanique des freins. En revanche, les façons d’assurer ce refroidissement auront inévitablement des effets sur l’aérodynamique de la voiture.
Si Mercedes n’en utilise pas, Red Bull Racing et Ferrari emploient les essieux soufflés qui rejettent l’air qui passe par le circuit de freinage. Ceci fait souvent croire que Mercedes utilise des écopes trop petites, mais si on prend en compte l’essieu soufflé, on note que les solutions adoptées par ces trois écuries sont relativement semblables.
Dès le début du Grand Prix de Singapour, on a cru que les Mercedes souffraient de graves ennuis de freins. En revanche, sachant que toutes les voitures étaient susceptibles de rencontrer des ennuis de freins, les ingénieurs n’ont fait que rappeler à leurs pilotes de gérer le rythme et les écarts sur leurs rivaux.
Cela démontre encore une fois que les équipes tentent de gagner en roulant le plus lentement possible et en contrôlant tous les paramètres de la voiture.
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